Le président rwandais Paul Kagame a déclaré lundi n’avoir « aucun problème » avec l’exclusion des troupes rwandaises d’une force régionale en République démocratique du Congo (RDC) voisine.
Les dirigeants de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est ont récemment décidé de déployer une force régionale dans l’est de la RDC « afin de contribuer à l’éradication définitive des violences et de l’insécurité », mais Kinshasa refuse d’accepter la présence de troupes rwandaises sur son sol, reprochant à Kigali de soutenir le groupe rebelle armé M23.
« La troisième réunion que nous avons eue à Nairobi portait sur le fait d’avoir une force dont le Rwanda ne fera pas partie, ce avec quoi je n’ai aucun problème », a déclaré M. Kagame dans une interview télévisée avec l’Agence publique de radiodiffusion du Rwanda.
« La victoire viendra quand vous aurez résolu la crise et ces problèmes politiques, pas parce que vous ne pouviez pas permettre au Rwanda » de faire partie de la force régionale, a-t-il ajouté. Rébellion à dominante tutsi vaincue en 2013 dans l’est de la RDC, le M23 a repris les armes en fin d’année dernière, reprochant aux autorités congolaises de ne pas avoir respecté un accord pour la démobilisation et la réinsertion de ses combattants.
Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir ce mouvement, ce que Kigali nie. Depuis, les rebelles du M23 affrontent les troupes congolaises dans des combats qui ont poussé des milliers de personnes à fuir vers l’Ouganda voisin. Le président Kagame a affirmé lundi que ces rebelles sont congolais.
« Ce qui se passe là-bas est une crise interne qui touche à la persécution du peuple congolais », a-t-il déclaré.
Les relations entre la RDC et le Rwanda sont tendues depuis l’arrivée massive dans l’est de la RDC de Hutus rwandais accusés d’avoir massacré des Tutsis lors du génocide rwandais de 1994. Les relations ont commencé à se dégeler après l’entrée en fonction du président de la RDC Félix Tshisekedi en 2019. Mais la résurgence du M23 et l’intensification des combats ces dernières semaines ont ravivé les tensions entre Kinshasa et Kigali.
AFP