Le marché guinéen est inondé d’alcools frelatés et de boissons périmées. Mercredi 06 janvier aux environs de 17h, la garde communale de Matam a saisi une importante quantité de produits impurs appartenant à plusieurs revendeurs.
Dans le lot démantelé contiennent du Bitter Kola, du Gin.
« L’alcool frelaté est un alcool de contrebande nuisible à la santé humaine. C’est des produits qui ont un pourcentage jusqu’à 40%. Ces produits rentraient frauduleusement en Guinée. C’est grâce à nos équipes d’investigation sur le terrain que nous sommes parvenus à mettre main dessus. » a expliqué Mohamed Soumah chargé contrôle qualité de Matam.
Pourtant il y a quelques jours, le gouvernement guinéen a décidé d’agir en interdisant la vente et la consommation de plusieurs boissons frelatées. Au premier rang des interdictions, on trouve une dizaine de boissons alcoolisées en sachet.
« Il faut obéir à l’État. Ce comportement est une désobéissance aux règles édictées par l’État sur la vente de l’alcool frelaté. Ceux qui sont compris vont servir d’exemple aux autres citoyens. Cette opération sera pérenne et permettra de lutter contre l’insécurité dans notre pays.» souligne Mamady Condé directeur de la garde communale de Matam.
Dans le même communiqué des ministres de l’Intérieur et du Commerce, le gouvernement indique que la prolifération d’alcools frelatés comporte des risques sanitaires élevés à l’endroit des consommateurs. « Cet état de fait dangereux pour la santé de nos populations nécessite la prise des décisions urgentes et actives » peut-on lire dans le communiqué du 05 janvier dernier.
Les conséquences de la consommation d’alcool en sachet peuvent être très graves. Selon les détracteurs des alcools en sachets, l’emballage en plastique est inapproprié pour les liqueurs et spiritueux. L’exposition prolongée au soleil du contenant et son interaction avec le contenu dégraderait la qualité du breuvage. Les services de santé estiment que l’emballage, fait à base de méthanol, agit sur le foie, l’estomac, la gorge et saoule plus vite que les autres boissons en raison de son pourcentage d’alcool très élevé.
« Les commerçants ne sont pas nos ennemis mais nos collaborateurs. Sauf que certains de leur comportement comme la commercialisation des produits illicites est une chose qu’on ne doit pas tolérer. Nous avons reçu des instructions fermes des ministres Bourema condé de l’intérieur et Boubacar Barry du commerce. Cette opération est une satisfaction. » Se félicite Aboubacar Fofana directeur Communal du commerce de Matam.
La consommation de ces boissons causerait également des cirrhoses du foie, des ulcères gastriques, des insuffisances rénales ou encore des problèmes neurologiques.
En 2017, l’OMS, plaçait la Guinée à la 46ème place (sur 49 sondés) des pays africains consommateurs d’alcool. Toujours selon l’OMS, en 2018, les Guinéens âgés de plus de 15 ans consomment en moyenne 300 millilitres d’alcools par an. Un chiffre assez faible comparé à d’autres pays, mais quand l’alcool est frelaté, peu importe la quantité : en boire c’est se mettre en danger.
Justin Leno