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Guinée : Les Forces Vives exigent la fin de la junte et s’opposent à l’avant-projet de Constitution

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Dans une déclaration ferme, les Forces Vives de Guinée ont condamné ce qu’elles qualifient de « violations récurrentes » de la Charte de la Transition par le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD). Les leaders de la société civile, des acteurs politiques et plusieurs organisations dénoncent la dérive du régime de transition, dirigé par le colonel Mamadi Doumbouya, et exigent le retour à un ordre civil.

Les Forces Vives de Guinée déplorent les violations des droits humains et des libertés fondamentales par le CNRD, qui, selon elles, bafoue les principes inscrits dans la Charte de la Transition. Elles rappellent que la Charte interdit explicitement aux responsables de la Transition de se porter candidats aux élections marquant le retour à l’ordre constitutionnel. En dépit de ces dispositions, les Forces Vives accusent le CNRD d’avoir supprimé dans l’avant-projet de Constitution les articles qui garantissent cette interdiction, une décision perçue comme une tentative de légitimer une éventuelle candidature de Doumbouya à la présidence.

Les forces de la société civile dénoncent également la répression des libertés publiques. Elles mentionnent l’interdiction des manifestations publiques, la répression ayant causé la mort de plus de 60 manifestants, ainsi que les disparitions forcées de figures comme Fonike Mengué et Billo Bah. Ces événements, couplés aux décès suspects en détention de personnalités telles que le Général Sadiba Koulibaly, le Colonel Pépé Célestin Guilivogui et le Dr. Mohamed Dioubaté, sont qualifiés de « violations graves et inquiétantes » des droits fondamentaux des citoyens guinéens.

Face à ce contexte, les Forces Vives de Guinée annoncent leur décision de s’opposer résolument au projet de Constitution en cours de discussion, qu’elles considèrent comme un instrument destiné à préparer la candidature de Mamadi Doumbouya aux élections présidentielles, en violation de la Charte de la Transition. Elles réaffirment leur exigence de voir la junte quitter le pouvoir avant le 1er janvier 2025 et appellent à l’instauration immédiate d’un régime de transition civile pour garantir un retour rapide à l’ordre constitutionnel.

Pour les Forces Vives de Guinée, seule une « lutte libératrice » permettra de restaurer l’État de droit et les libertés en Guinée. Cette déclaration marque une étape importante dans le bras de fer entre la société civile et le pouvoir en place, à l’approche de l’échéance de décembre 2024, initialement fixée pour la fin de la Transition.

Dans leur déclaration, les Forces Vives exhortent leurs partisans à boycotter toute campagne de vulgarisation de l’avant-projet de Constitution, la qualifiant de « campagne déguisée » en faveur d’une légitimation de la candidature du colonel Doumbouya. Les Forces Vives appellent ainsi leurs militants à ne pas s’associer à ce qu’elles considèrent comme une manœuvre politique visant à prolonger le pouvoir militaire et à contourner les engagements pris par le CNRD envers la population guinéenne.

Alors que la fin de l’année 2024 approche, la situation en Guinée demeure tendue. Les Forces Vives de Guinée, en réitérant leur appel à un départ de la junte, rappellent que le CNRD s’était engagé à rétablir un régime constitutionnel avant le 31 décembre 2024. Pour les organisations de la société civile, l’heure est désormais à la mobilisation pour une transition civile effective, condition sine qua non, selon elles, pour garantir la paix et la stabilité à long terme en Guinée.

La rédaction

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