Les électeurs doivent choisir leurs députés, avec l’espoir de sortir de plus de trois ans de crise politique. La campagne électorale s’est déroulée dans l’effervescence et s’est terminée vendredi par d’immenses meetings des principaux partis politiques.
Ces élections législatives sont une étape importante pour la Guinée Bissau, mais, comme l’a rappelé récemment le secrétaire général des Nations unies, « rien ne dit qu’elles permettront de résoudre les problèmes qui minent le pays ».
Il n’est d’ailleurs même pas certain que le scrutin mette un terme au blocage politique. Le scrutin doit mener à la nomination d’un nouveau Premier ministre, issu du parti arrivé en tête. Il pourrait donc mener à un nouveau bras de fer entre le chef de l’Etat et le PAIGC, parti qui domine la vie politique depuis l’indépendance. Le président José Mario Vaz est issu des rangs du PAIGC, mais le mouvement est divisé comme l’a montré en 2015, la décision du président de limoger son Premier ministre et leader du PAIGC, Domingos Simoes Pereira.
Depuis, quinze députés de la majorité, des proches du président José Mario Vaz ont quitté le parti historique pour créer une nouvelle formation, le Madem-G15. Ces élections législatives serviront de test pour voir s’ils seront suivis par leurs électeurs. Enfin, il faudra également surveiller le score du PRS, parti réputé proche d’une partie de la hiérarchie militaire, qui compte presque autant de députés que le parti au pouvoir dans l’assemblée sortante.
La crise a commencé en 2015 lorsque le président José Mario Vaz avait limogé son Premier ministre, pourtant issu du même parti que lui, le PAIGC. Jusqu’à la désignation d’un Premier ministre de consensus l’année dernière, les travaux du Parlement ont été interrompus pendant deux ans, ce qui avait notamment empêché le vote du budget et donc le paiement des fonctionnaires.
RFI