La Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) a rendu ce lundi 2 décembre 2024 un verdict très attendu dans l’affaire impliquant Amadou Damaro Camara, ancien président de l’Assemblée nationale de Guinée. Reconnu coupable de détournement de deniers publics et de corruption, il a été condamné à quatre ans d’emprisonnement et devra également s’acquitter d’une amende de 10 millions de francs guinéens.
Les accusations portaient sur un montant de 15 milliards de francs guinéens, somme qui aurait été détournée au cours de son mandat à la tête de la 9ème législature. L’ancien président de l’Assemblée nationale aurait, selon le parquet, abusé de sa position pour s’enrichir illégalement, au détriment des finances publiques.
Durant le procès, qui a duré plusieurs mois, le ministère public a présenté des preuves documentées et des témoignages accablants. La défense, de son côté, a tenté de démontrer que les fonds en question avaient été utilisés dans le cadre de missions parlementaires. Cependant, ces arguments n’ont pas convaincu la CRIEF.
Outre la peine d’emprisonnement et l’amende, la CRIEF a ordonné la mainlevée sur tous les biens de M. Camara. Cela inclut des propriétés immobilières, des comptes bancaires et d’autres actifs saisis pendant l’enquête. Cette décision vise à récupérer une partie des fonds publics détournés.
La condamnation d’Amadou Damaro Camara s’inscrit dans le cadre d’une vaste campagne menée par les autorités de transition pour assainir les finances publiques. La CRIEF, créée pour lutter spécifiquement contre la corruption et les infractions économiques, a déjà engagé plusieurs procédures contre des personnalités de haut rang.
Le gouvernement de transition, dirigé par le Général Mamadi Doumbouya, a promis une tolérance zéro face aux détournements de fonds publics. Cette affaire symbolise la volonté des autorités de poursuivre les responsables, quel que soit leur rang ou leur ancienneté dans les institutions.
La rédaction