Un célèbre activiste a été arrêté au Ghana après avoir affirmé vouloir organiser un coup d’Etat si le gouvernement ne renonçait pas à un projet de loi controversé, a annoncé samedi la police.
Oliver Barker-Vormawor, leader du groupe de pression FixTheCountry à l’initiative d’une série de manifestations au Ghana contre le gouvernement, a été arrêté vendredi à l’aéroport d’Accra, la capitale. M. Barker-Vormawor a affirmé sur les réseaux sociaux qu’il organiserait un coup d’État si le Parlement adoptait un projet de loi controversé, connu sous le nom de « E-Levy ».
Ce projet de loi prévoit une taxe de 1,75 % sur les transactions électroniques, y compris les paiements par argent mobile, très utilisés dans le pays. « Si cette E-Levy passe… je ferai le coup d’État moi-même. Armée inutile ! », a écrit M. Barker-Vormawor sur Facebook. La police a déclaré dans un communiqué que ce « post contenait une déclaration d’intention claire avec une possible volonté d’exécuter un coup d’Etat (…) pour subvertir la Constitution de la République du Ghana ».
Selon la police, l’activiste est actuellement interrogé et doit être traduit en justice lundi pour des charges qui restent à déterminer. Depuis plusieurs mois, des jeunes s’organisent autour du hashtag #FixTheCountry (« RéparerLePays ») sur Twitter, pour dénoncer les difficultés économiques auxquelles ils font face depuis le début de la crise sanitaire.
Face au poids croissant de la dette publique et aux retombées de l’épidémie de coronavirus, le gouvernement a imposé de nouveaux impôts qui, conjugués à la hausse des prix du carburant, ont provoqué le mécontentement de nombreux Ghanéens.
Le hastag viral s’est ensuite métamorphosé en un groupe de pression soutenu par le principal parti d’opposition, le National Democratic Congress (NDC), pour organiser des manifestations. Le Ghana est considéré comme une démocratie stable dans une Afrique de l’Ouest en crise, secouée par des conflits meurtriers et des coups d’Etat à répétition. Après le Mali en 2020 et 2021, la Guinée Conakry l’an dernier, des colonels ont pris le pouvoir par la force au Burkina Faso fin janvier.
AFP