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Feguifoot : Bouba Sampil, l’étau se referme grandement (Enquête) 

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Dans l’œil du cyclone depuis des mois, le président de la Feguifoot aura du mal à se racheter. Bouba Sampil cristalise des critiques à cause de sa gestion qualifiée par ses paires, solitaire. En si peu de temps, les acteurs, dirigeants, observateurs et même autorités du pays abrogent plus facilement la forme de gestion du PCA de l’AS Kaloum. Et des conséquences commencent à se produire au sein, d’abord, entre les membres du Comité exécutif de la FGF. 

Il n’est secret pour personne que la Fédération Guinéenne de Football (FGF) traverse une crise sans précédent, avec son président, Aboubacar Dinah Sampil. Il est au cœur d’une série de multiples accusations graves depuis son accession au pouvoir le 6 janvier dernier. Des grandes voix se sont exprimées contre les approches managériales de Bouba Sampil. Des membres du comité exécutif, en passant par les membres statutaires et même des représentants du gouvernement, tous se sont fait entendre au sujet du président de la FGF. Ces derniers, unanimement, mettent à nu, ce qu’ils considèrent comme des manquements éthiques inacceptables, des conflits d’intérêts et des pratiques de corruption. Pour avoir réalisé une enquête sur la situation, nous avons remarqué grandement que le peuple guinéen, indigné, réclame une réponse immédiate pour sauver l’image du football et restaurer l’intégrité du pays. Des audiences se multiplient afin de remettre les choses dans leurs endroits. Le CNRD et ses membres du gouvernement sont déterminés à prendre leur bâton de guerre avec pour l’unique objectif de remettre en meilleur état l’image du pays. Ce, qu’ils estiment être détériorée sur l’échelle continentale et possiblement mondiale. 

Dans un coup de théâtre qui expose encore davantage les tensions au sein de la FGF, la Commission Électorale des Recours a annulé aujourd’hui les cooptations effectuées par Aboubacar Dinah Sampil pour combler des postes vacants au sein du Comité Exécutif (COMEX). Cette décision survient suite à des plaintes déposées par une frange importante des membres du comité exécutif, qui déplore les décisions solitaires, notamment les nominations de Sampil comme étant unilatérales et contraires aux statuts de la Fédération. En effet, l’article 36 des statuts de la Féguifoot stipule que le comité exécutif dans son ensemble, et non le président seul, doit pourvoir les postes vacants. 

Ce revers juridique est un coup dur pour Sampil et souligne une réalité alarmante : il est désormais en minorité au sein du COMEX, un organe qui devient de plus en plus divisé et contestataire face à sa gouvernance. La commission a clairement indiqué que les décisions de cooptation prises par Sampil étaient nulles et non avenues, insistant sur le besoin de respecter la transparence et la collégialité dans la gouvernance de la fédération. Ce premier échec de Sampil accentue sa position précaire, en signalant aux membres du COMEX, ainsi qu’au public guinéen, que son style de gouvernance aurait été remis en question de manière plus large. Cette annulation des nominations est un rappel direct que le pouvoir de décision au sein de la FGF doit être partagé et non centralisé dans les mains du président.

Conflits d’intérêts et abus de pouvoir

L’un des reproches qui fait courber l’échine. Et les membres ne manquent pas de le souligner à chaque fois que l’occasion s’offre à eux. Bouba Sampil est accusé de maintenir des conflits d’intérêts au sein de la FGF. Le placement de ses proches dans des positions de pouvoir et en permettant à certains de cumuler des fonctions incompatibles, dérange visiblement. Les membres statutaires et exécutifs de la FGF dénoncent ces pratiques et appellent à un retour aux valeurs d’intégrité et de gouvernance. Et l’esprit de tolérance ne semble plus avoir sa place au sein des membres du Comex. « Nous ne pouvons plus tolérer ces passe-droits » clame un membre statutaire qui appelle à une refonte complète de l’actuelle gestion de la fédération guinéenne de football. 

Si ces accusations s’avèrent. Les sanctions ne devraient pas tarder à tomber. Car la FIFA, l’instance de régulation du football a travers le monde, ne badine pas avec cette pratique. Le cas de David Chung, ancien président de la Confédération Océanienne de Football est une belle illustration. Ce dernier a été suspendu six ans pour des conflits d’intérêts et des avantages personnels. Ceci mentionne que ces faits sont inéluctablement pas tolérés par la maison mère du football mondial. Des réactions s’élèvent déjà après la première décision. Et le peuple guinéen attendrait de même, des sanctions contre l’actuel patron de la Feguifoot les faits soulevés par les membres du Comex sont justifiés. Cela pourrait siffler la fin des guê guerres et favorisera la restauration d’une saine gouvernance, outre exemplaire.

Gouvernance autoritaire et manque de transparence

Cet autre pan de l’histoire ressuscite grandement la cacophonie entre les acteurs de la Fédération. Quelques mois après leur élection, des accusations liée à la gestion qualifiée « autoritaire » et l’absence de transparence se détachent de plus en plus. Et les mécontentements deviennent innombrables. En effet, il est reproché à Bouba Sampil, le non respect de la tenue des réunions exécutives. Celle-ci donne naissance à une bifurcation, quelques mois plus tard. Car elle entache la vie collégiale des membres du Comex de la FGF. 

L’approche n’est pas la bonne aux yeux des paires du PCA du club de la Presqu’île de Kaloum. Car, pour les uns et les autres, cette méthode de gouvernance centralisée va forcément être au centre du scandal entre les membres. Par conséquent, ceux-ci exhortent l’implication des autorités du pays. “Nous réclamons un retour à la transparence et à une prise de décisions partagée », nous a fait remarquer un des membres sous couvert d’anonymat. Dans des cas similaires, comme celui de John Wesley Gonjuan en Papouasie-Nouvelle-Guinée, des suspensions et amendes ont été imposées pour rétablir des pratiques transparentes. La Guinée, poussée par l’opinion publique, se doit de suivre cette voie pour restaurer l’intégrité de ses institutions sportives.

Fraude sur l’âge des joueurs U17 : le scandale de trop

Le scandale de la fraude sur l’âge des joueurs de l’équipe nationale U17 a jeté un véritable pavé dans la mare et soulevé une vague d’indignation nationale. Ce n’est pas la première fois que la Guinée est éclaboussée par un scandale de ce type : en 2019 déjà, des accusations similaires avaient mené à l’exclusion de la Guinée d’une compétition internationale. Cette récidive est un signal d’alarme pour l’intégrité sportive du pays et pourrait bien marquer un tournant décisif. Lors de sa récente visite au ministère de la Jeunesse et des Sports, le Premier ministre Bah Oury a pris la parole et a fermement dénoncé ce qu’il appelle une « récidive impardonnable. »

Devant le ministre des Sports et les membres de son cabinet, Bah Oury a exprimé son mécontentement avec des mots qui résonnent comme un appel au changement : « Ce n’est pas la première fois. En 2019, nous avons vécu la même situation. Lorsqu’une personne est sanctionnée, en cas de récidive, la peine doit être encore plus lourde », avait indiqué le PM. Le Premier ministre a clairement mis en garde la Feguifoot. Bah Oury a ordonné l’assainissement de cette institution afin d’éviter le chemin favorisant la détérioration de l’image du pays. Et s’engage à mener des opérations pour restaurer la confiance dans les équipes nationales.

Les exemples à travers l’Afrique illustrent bien la sévérité avec laquelle d’autres nations traitent les fraudes de ce type. Au Bénin, la justice a frappé fort cette année après une affaire similaire impliquant l’équipe des moins de 17 ans. Dix joueurs et plusieurs dirigeants, y compris l’ancien président de la Fédération, Anjorin Moucharaf, ont été condamnés à des peines de prison ferme. Ce jugement historique inclut des peines de six mois de prison pour les joueurs, dont un mois ferme, tandis que Moucharaf a été condamné à 12 mois de prison, dont deux mois ferme, et à une amende. Cet exemple montre que des sanctions exemplaires sont non seulement possibles mais nécessaires pour rétablir l’intégrité sportive et mettre fin aux attitudes frauduleuses. 

De nos jours, les acteurs s’accordent à ce que le pouvoir prenne ses responsabilités pour siffler la fin de telle pratique. Une démarche qui pourrait être à la fois efficace et avant gardiste pour la réputation du pouvoir. Les responsables guinéens se montrent persuadés que le président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya, qui a montré à plusieurs reprises son attachement à l’honneur et à la réputation de la Guinée, ne devrait pas tolérer cette autre humiliation. Et les attentes s’avèrent nécessaires aux yeux des acteurs. « Des sanctions sévères doivent être à la clé. Le peuple réclame une réponse de la justice guinéenne », estiment-ils. 

Il n’y a pas que ça. Puisque la majeur partie des membres du Comex et de la communauté du football aspirent à voir que les auteurs soient sanctionnés à la hauteur de l’acte commis. Et de mentionner ceci « Les responsables de cette récidive doivent répondre non seulement devant les instances sportives mais aussi devant les tribunaux », martèle-t-il. Et si le CNRD venait à passer à l’action, le président de la Fédération ne devait rester en marge. Il pourrait donc se retrouver au diapason des faits puis de tenter de répondre aux accusations portées à son égard. Des failles structurelles de la gouvernance de la Feguifoot peuvent toutefois être mises à mal. 

Manipulation des résultats et intégrité sportive bafouée 

Les accusations de manipulation de résultats de matchs placent également Sampil sous un feu nourri de critiques. Il est accusé d’avoir influencé les choix des commissaires et arbitres pour manipuler les résultats. La dernière plainte du vice-président chargé du développement du football des jeunes, de Sory Doumbouya, en est aussi une parfaite illustration. Cette pratique sape sans précédent les bases de l’intégrité sportive. Pour preuve, Leslie Sedibe, directeur des opérations de la Fédération Sud-Africaine de Football, a été suspendu cinq ans pour des manipulations similaires. Et des voix s’accumulent depuis bientôt cinq (5) mois pour coller des sanctions contre Bouba Sampil. Puisqu’ils estiment que l’intégrité du cuir rond du pays devra être préservée, inéluctablement. 

Recrutements non conformes et favoritisme

L’autre point qui a aussi fait le tollé entre les dirigeants du football guinéen. Si cela ne posait aucunement de problèmes quelque temps après leur arrivée à la Fédération, la goutte d’eau aura débordé le vase. Et les faits ont commencé à être mis sur la table. Des accusations de recrutement non conformes et de favoritisme sont faites. Et celles-ci vivifient une batterie de reproches effectués à la Fédération guinéenne de football. Des acteurs notifient que « Sans appels à candidature, les postes importants sont octroyés en dehors de tout processus transparent », nous a-t-il fait savoir.

Du peuple, en passant par les autorités du pays ainsi que les membres statutaires, chacun espère pouvoir vivre une réfondation afin de donner une nouvelle ligne de conduite à la FGF. Des cas similaires, comme la suspension de la Fédération Pakistanaise de Football par la FIFA pour des pratiques de gouvernance non transparentes, montrent la voie à suivre. Pour quelques membres « La Guinée ne peut se permettre de tolérer des recrutements non conformes et doit instaurer des standards élevés de transparence », entonne un membre. 

Trafic de visas : des accusations explosives

Les accusations de trafic de visas sont parmi les plus graves, touchant à l’intégrité et à la sécurité nationale. Bouba Sampil serait soupçonné par ses pairs de la Fédération pour avoir facilité l’obtention de visas sous couvert d’activités sportives pour des fins purement et simplement personnelles, disent-ils. Et des sanctions doivent être s brandies si ces accusations venaient à s’avérer, souligne notre interlocuteur sous couvert d’anonymat. Il donne un exemple de sanctions s’étant faites sur le continent « En Afrique Centrale, des responsables de fédérations ont été suspendus à vie pour des infractions similaires. La Guinée, en réponse à la pression populaire et au contexte actuel, pourrait appliquer des sanctions tout aussi sévères pour rétablir sa crédibilité », espère-il. 

Pour couronner le tout de cette enquête, il est à noter que la pression populaire et celle des autorités prend de l’ampleur avec comme revendication des mesures correctives. Sans doute, le pays vit une mauvaise passe et critique de l’histoire de son pays. Ce, depuis des années et l’actuel président de la FGF ne semble pas être la solution espérée. Bouba Sampil, étant au cœur de tous ces reproches, s’avère un dirigeant révolu. Et celui-là qui ne serait pas le bienvenu aux yeux des membres statutaires et quelques responsables de l’instance en charge du football au pays. Le premier échec public de Sampil, avec l’annulation de ses nominations unilatérales par la Commission Électorale des Recours, souligne un début de désaveu qui pourrait fragiliser davantage sa position.

Les propos fermes du Premier ministre Bah Oury résonnent dans tout le pays. Le gouvernement, la justice et la FGF, chacun en ce qui le concerne, devrait jouer sa partition afin d’espérer redorer l’image et la dignité que le football guinéen mérite. Des informations font état que le président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya et de son équipe gouvernementale sont résolument engagés pour que la messe soit dite, au sens propre des principes du pays. Et des mesures correctives devraient être appliquées dans le cadre de rejaillir la messe dans cette affaire. Et l’espoir est permis « La Guinée ne laissera pas des intérêts personnels ternir l’honneur d’une nation. La FGF doit être purgée de ceux qui la discréditent, et la justice, accompagnée de la pression populaire, doit garantir que ceux qui ont trahi leur mission soient sanctionnés à la hauteur de leurs actes », a renchéri un proche du pouvoir.

La Rédaction

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