Une année et trois mois, c’est la durée que le president de la Fédération guinéenne de football a observée avant de décider de prendre la parole. Il s’est malhabilement enfoncé en lieu et place de convaincre les acteurs du ballon rond guinéen. Bouba Sampil a fait une communication à la coquille cassée se montrant peu persuasif même dans la narration des faits depuis son intronisation à la tête de la Feguifoot.
80% des réponses du président de la Feguifoot semblaient dépourvues de toute objectivité encore moins de pertinence en ne se basant pas essentiellement sur des faits. Il s’est cramponné sur des détails qui semblaient les moins probants et attendus. Alors que cette prise de parole a suscité des attentes, les acteurs sont partis de la RTG avec une envie inassouvie suite aux réponses incorrectes du patron de la faîtière du football guinéen.
Après tout ce long mutisme, Bouba Sampil a parlé pour justement amuser la galerie en voulant même filer à l’anglaise des questions. Le PCA de l’AS Kaloum qui avait promis de ne pas jouer la fille de l’air, s’est tiré à lui seul, dans le comble délibérément. Bouba Sampil avait pourtant déclaré en préambule ce qui suit. « J’ai accepté de venir pour répondre à toutes les accusations et parler du football. Je n’aime pas parler de moi souvent. Mais aujourd’hui [ndlr, samedi 5 avril 2025] je vais aider les gens à comprendre ce que nous faisons à la Fédération », a-t-il dit.
Cet engament n’a été que courte durée. Puisqu’il va s’envoler lorsque les premières questions vont commencer à être posées par les journalistes venus soulever des préoccupations quant à la gestion du ballon rond. L’homme a étonnamment fait remarquer ceci : « Ce qui me gêne dans votre message, c’est l’acharnement, et c’est cela qui divise notre pays. Je crois que notre pays a besoin que les gens se donnent la main et qu’on arrête de faire des critiques non objectives. En ce qui concerne le football guinéen, j’ai du mal à en parler, car lorsqu’on me coupe la parole, cela devient irrespectueux. Chacun a sa façon de s’exprimer », glisse Bouba Sampil.
Par la suite, Sampil a perdu son fil conducteur. Dans une posture inconfortable bien qu’il soit sous une forte climatisation, Bouba Sampil a sollicité du cleaness pour se débarrasser de la sueur. L’harmonie dans le raisonnement n’était plus à l’ordre et les mots peinaient à être agencés optimalement. Le patron de la Feguifoot est passé d’une promesse à tout dire à réfuter ou esquiver expressément les questions palpables. « Je ne vais pas rentrer dans les détails », a-t-il asséné. La suite aura été émaillée par le retour à l’ordre des journalistes sur le plateau tentant à reformuler la question. En vain. Il est resté recroqueviller sur sa position.
Selon Sampil, sa gestion à la tête de la Feguifoot s’inscrit dans une transparence qu’il a rêvée depuis son arrivée. Cette prise de parole rentre dans cette veine bien qu’il s’avère n’avoir réussi à satisfaire la curiosité des observateurs. « J’ai pris l’initiative d’organiser une conférence de presse pour informer la CAF et la FIFA, en insistant pour qu’elle soit diffusée en direct. Actuellement, tout le monde suit l’affaire de près, notamment en raison des nombreux détails à venir concernant la FIFA, les fonds et leur gestion. J’ai préféré que ceux qui envoient l’argent puissent entendre directement mes propos », rappelle-t-il.
Des détails le sautaient aux yeux dans l’émission. Car il a reconnu avoir reçu plus de 800 000 dollars de la part de la FIFA et la CAF depuis l’arrivée de son équipe à la tête de la Fédération. Puis, Bouba Sampil a fait remarquer que son institution a une charge financière s’élevant à plus de 107 000 dollars (soit plus d’1 milliards GNF). Il a tout autant indiqué qu’une bonne partie de la subvention a consisté au paiement des dettes dont celles d’un ancien sélectionneur [ndlr, pas encore Kaba Diawara, apprend-on].
Le divorce entre le Syli National et ses supporters s’est amenuisé après des prestations périlleuses ces derniers temps. Une situation qui n’inquiète pas Bouba Sampil. Selon lui, le football guinéen est sur de bons rails. « Croyez-moi, nous sommes sur la bonne voie. Cette fois, il est question de qualité et de qualification, pas seulement de coupe. La qualification n’est pas compromise. Je ne peux pas entrer dans les détails, car certaines discussions et décisions doivent rester confidentielles avant d’être rendues publiques. Mais une chose est sûre : nous avons une chance de gagner », dixit-il évoquant la chance de la Guinée à se qualifier à la CAN 2025.
Med Sesay