Le gouverneur militaire de Goma (est de la RDC) a estimé vendredi qu’un « engin explosif improvisé » pourrait être à l’origine de l’explosion qui a fait selon lui six morts jeudi soir, selon un bilan revu à la baisse.
Le porte-parole du gouvernement, citant le gouverneur, avait fait état dans la soirée sur Twitter de huit morts et trois blessés dans « une explosion » dans un débit de boissons situé dans un camp militaire de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu. « L’endroit est scellé pour permettre à la police scientifique de descendre, pour qu’on sache exactement de quel engin il s’agit », a déclaré à la presse le gouverneur de Goma, Constant Ndima, sur les lieux de l’explosion.
L’explosion accidentelle d’une grenade que détenait un militaire a été évoquée parmi les causes possibles. « Mais à première vue (…), au vu des impacts et des déflagrations, j’estime que ça doit être un engin explosif improvisé », a ajouté le gouverneur, tout en soulignant que l’enquête était en cours. Selon lui, les six morts sont un lieutenant-colonel, un capitaine, trois femmes et un enfant.
Le gouverneur a rappelé que la province du Nord-Kivu faisait « face aux jihadistes, au terrorisme » mais, a-t-il demandé, « la population doit rester calme », « il ne faut pas qu’elle cède à cette terreur-là ». La province du Nord-Kivu est parmi celles de l’est de la République démocratique du Congo en proie depuis plus de 25 ans aux violences de nombreux groupes armés.
Avec l’Ituri voisine, elle est depuis le mois de mai dernier sous état de siège, une mesure exceptionnelle qui a remplacé l’administration civile par l’armée et la police mais n’est pas parvenue jusqu’à présent à ramener la paix. Cette partie du Nord-Kivu n’a toutefois pas été jusqu’à présent dans le champ d’action du groupe ADF (Forces démocratiques alliées), présenté par l’organisation jihadiste État islamique comme sa branche en Afrique centrale.
Le 25 décembre à Beni, dans le nord de la province, un attentat suicide avait fait dans un restaurant 7 morts et une vingtaine de blessés. Les autorités avaient immédiatement accusé les ADF d’être responsables de cet attentat. Depuis fin novembre, après des attentats en Ouganda dont les ADF ont été accusées, l’armée ougandaise mène contre ce groupe rebelle une opération militaire dans l’est de la RDC, conjointement avec l’armée congolaise.
AFP