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Ethiopie : le gouvernement dément que le TPLF ait évacué la région de l’Afar

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Le gouvernement éthiopien a qualifié vendredi de « mensonges » le retrait annoncé par les rebelles du Tigré de la totalité de la région voisine de l’Afar et les a accusés de « gêner » l’acheminement de l’aide humanitaire.

Le Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), en guerre contre le gouvernement fédéral éthiopien depuis novembre 2020, a annoncé ces derniers jours s’être retiré de toutes les zones qu’il occupait depuis neuf mois dans l’Afar. Le TPLF « tente de fourvoyer la communauté internationale en prétendant s’être retiré » totalement de l’Afar, a affirmé vendredi le porte-parole du gouvernement éthiopien, Legesse Tulu, lors d’une conférence de presse.

« Même s’il s’est retiré de certaines zones frontalières de l’Amhara (autre région voisine du Tigré) et de l’Afar, il s’est emparé de zones (supplémentaires) géographiquement clés et continue d’occuper d’autres zones », a-t-il expliqué. Il est impossible dans l’immédiat de vérifier sur le terrain les assertions de chacun des deux camps.

Lors d’une conférence de presse séparée, le porte-parole du ministère éthiopien des Affaires étrangères, Dina Mufti a de son côté reproché aux « médias internationaux de s’être fait l’écho, sans vérification, des mensonges » du TPLF annonçant son retrait total de l’Afar.

« La vérité est que les forces du TPLF se sont retirées de quelques zones, telles qu’Eribti, Berehale et la ville d’Abala, tout en continuant de contrôler les zones autour d’Abala liées au couloir humanitaire » par lequel transite l’aide au Tigré, ainsi que de d’autres districts de l’Afar et de l’Amhara, a-t-il affirmé.

– Aide humanitaire –

Le conflit au Tigré a commencé en novembre 2020 quand le Premier ministre Abiy Ahmed y a envoyé l’armée fédérale en déloger le TPLF, parti qui dirigeait la région et qu’il accusait d’avoir attaqué des bases militaires. Le TPLF, qui a gouverné de fait l’Ethiopie durant près de 30 ans jusqu’à l’arrivée de M. Abiy au pouvoir en 2018, contestait alors l’autorité du Premier ministre depuis plusieurs mois.

Après une conquête-éclair initiale, l’armée fédérale a été chassée du Tigré en juin 2021 par le TPLF qui a ensuite progressé en Amhara et en Afar, avant de se replier en décembre au Tigré tout en continuant d’occuper certaines zones de ces deux régions. Le gouvernement éthiopien a annoncé fin mars une « trêve humanitaire illimitée », laquelle a permis à plusieurs convois d’acheminer, pour la première fois depuis la mi-décembre, de l’aide par la route au Tigré, soumise à ce que l’ONU considère comme « un blocus humanitaire de fait » dont chaque camp se renvoie la responsabilité.

M. Legesse a appelé la communauté internationale « à poursuivre et accroître sa pression (…) pour contraindre » le TPLF « à quitter toutes les zones qu’il contrôle » en Afar et en Amhara, accusant ce dernier de « tout faire pour entraver les efforts en matière d’aide ».

Depuis le 1er avril, 146 camions d’aide ont pu entrer au Tigré, selon Dina Mufti qui a répété que « contrairement aux accusation du TPLF (…) le volume d’aide acheminé au Tigré n’a jamais été limité par le gouvernement éthiopien ».

Cette quantité « dépend seulement de la capacité des partenaires internationaux à fournir le volume nécessaire de ressources et à garantir un passage sûr » vers le Tigré, a-t-il précisé. Les organisations humanitaires doivent néanmoins obtenir l’autorisation des autorités d’Addis Abeba et de la région de l’Afar pour chaque convoi.

« Nous sommes prêts à poursuivre l’acheminement des provisions à grande échelle », a écrit le 25 avril le Programme alimentaire mondial (PAM) à l’arrivée de son dernier convoi en date au Tigré, où vivent quelque six millions de personnes.

AFP

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