Longtemps perçue comme en marge des grandes révolutions technologiques, l’Afrique affirme aujourd’hui une ambition claire : devenir l’un des pôles majeurs de l’intelligence artificielle mondiale. Ce n’est plus un rêve, c’est une stratégie. Une volonté politique portée au plus haut niveau.
Lors du Sommet mondial sur l’IA en Afrique, le Président de la Commission de l’Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, a donné le ton : l’Afrique ne veut pas être spectatrice de la révolution de l’IA, elle veut en être l’architecte.
Aux côtés de figures influentes telles que Paul Kagame, Faure Gnassingbé ou encore Strive Masiyiwa, il a exposé une vision ambitieuse, portée par un document clé : la Stratégie continentale de l’IA. Celle-ci pose les jalons d’une Afrique connectée, innovante, inclusive — où l’intelligence artificielle ne remplace pas l’humain, mais le sert.
L’intelligence artificielle comme moteur d’un développement souverain
L’UA a compris que l’IA ne se résume pas à des algorithmes : elle est une question de souveraineté, de résilience et d’opportunité économique. Avec cette stratégie, le continent veut :
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intégrer l’IA dans ses plans de développement,
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retenir ses cerveaux et faire émerger ses talents,
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encadrer les usages technologiques par des lois éthiques,
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bâtir une infrastructure digitale robuste et interconnectée.
Il ne s’agit pas seulement de rattraper un retard, mais de sauter une génération, en misant sur la jeunesse, l’innovation locale, les partenariats avec le secteur privé et une vision panafricaine de la transformation numérique.
La donnée africaine, richesse stratégique de demain
L’Afrique possède un atout considérable : la diversité de ses données, qu’elles soient culturelles, linguistiques, environnementales ou sociales. Dans un monde où les algorithmes ont soif de représentativité et de variété, ces données peuvent nourrir des modèles d’IA plus équitables et mieux adaptés à la réalité du Sud global.
Mais encore faut-il en avoir le contrôle. C’est pourquoi l’UA avance également sur un Cadre politique des données, garantissant une gouvernance souveraine et responsable.
Un avenir numérique qui parle en langues africaines
Et si l’IA reconnaissait le wolof, l’amharique, le swahili ou le peul ? Et si elle comprenait les proverbes, les codes sociaux, les imaginaires du continent ? L’UA place au cœur de sa stratégie la promotion de l’IA en langues et contextes africains, pour éviter une fracture numérique supplémentaire et permettre à tous les citoyens de participer à l’économie de demain.
Vers un continent interconnecté et libre de commercer par le numérique
La synergie entre l’IA et la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) est une évidence stratégique. Grâce à l’automatisation, à la gestion intelligente des flux, à la traçabilité, l’intelligence artificielle pourrait devenir le moteur du plus grand marché intégré au monde, en stimulant l’entrepreneuriat, la compétitivité et les échanges intra-africains.
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