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Enregistrement des naissances : le Liberia implique les sages-femmes

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Au Liberia, où de nombreux enfants demeurent non enregistrés en raison d’obstacles logistiques, d’un manque de sensibilisation et de contraintes de ressources, le ministère de la Santé a lancé un programme national de formation visant à outiller des agents de santé de première ligne, notamment les sages-femmes et les infirmiers, sur l’enregistrement des naissances. Cette initiative a pour objectif d’intégrer systématiquement l’enregistrement des naissances dans les services de santé maternelle et infantile, et de renforcer le Système d’enregistrement des faits et de statistiques d’état civil (CRVS) libérien, a indiqué le ministère. Il s’agit de créer un réseau de prestataires de soins formés, jouant le rôle d’ambassadeurs de l’enregistrement des naissances au sein de leurs communautés, a-t-on ajouté.

La formation est axée sur les protocoles d’enregistrement des naissances, la collecte et la transmission des données. Un accent sera mis sur l’importance de l’enregistrement précoce des naissances pour garantir l’identité légale des enfants, faciliter leur accès aux soins de santé et à l’éducation, et assurer la protection de leurs droits conformément aux cadres juridiques nationaux et internationaux. « En autonomisant les sages-femmes et les infirmiers, souvent les premiers interlocuteurs des nouveau-nés et de leurs familles, ce programme permettra de combler les lacunes existantes et d’instaurer un système d’enregistrement des naissances plus inclusif et efficace », a déclaré un responsable au ministère.

Un système CRVS performant permet aux gouvernements d’allouer efficacement les ressources, d’élaborer des politiques de santé et d’éducation plus adaptées et d’assurer une protection sociale aux populations vulnérables, a-t-il souligné. En plus de la formation des professionnels de santé, le ministère collabore avec les autorités locales, les leaders communautaires et les partenaires du développement international afin d’amplifier les campagnes de sensibilisation et d’éliminer les obstacles à l’enregistrement des naissances.

L’absence d’actes de naissance entraîne l’exclusion de services essentiels

Selon l’UNICEF, de nombreuses familles dans le monde continuent de se heurter à des obstacles à l’enregistrement des naissances : faible engagement politique, longues distances à parcourir jusqu’aux centres d’enregistrement, multiplication des visites administratives nécessaires, manque de connaissances sur la procédure d’enregistrement, frais inabordables, coûts indirects excessifs, et, dans certains contextes, des discriminations basées sur le genre, l’appartenance ethnique ou la religion.

L’absence d’actes de naissance entraîne l’exclusion de services essentiels tels que l’éducation formelle, les soins de santé, les privilèges de voyage, le droit de vote ainsi que la capacité à ouvrir un compte bancaire ou à acquérir une propriété. Avec un taux d’enregistrement des naissances de 51 pour cent, l’Afrique subsaharienne comptabilise la moitié des enfants non enregistrés dans le monde (90 millions), d’après un rapport de l’UNICEF rendu public en décembre 2024. Ce rapport est intitulé « Un bon départ dans la vie : niveaux et tendances mondiaux en matière d’enregistrement des naissances, mise à jour 2024 ».

Compte tenu de la lenteur des progrès et de la croissance rapide de la population infantile, l’Afrique subsaharienne, qui accueillera la majorité des enfants du monde dans les décennies à venir, pourrait, à partir de 2030, compter plus de 100 millions d’enfants non enregistrés si les taux d’enregistrement des naissances restent identiques à ceux d’aujourd’hui. L’article 7 de la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant affirme le droit de chaque enfant à ce que son identité soit établi « immédiatement » après sa naissance grâce à l’enregistrement des naissances.

imedias.net