Des habitants de Sanoyah localité située à une trentaine de kilomètres de Conakry la capitale guinéenne, victimes de déguerpissement sont descendus dans la rue ce lundi pour exprimer leur colère contre l’État guinéen. Selon les contestataires, le domaine sur lequel ils sont sommés de quitter leur appartient. Ils conditionnent leur départ par un dédommagement.
« Nos maisons, boutiques et magasins sont en ruine. Un Etat soucieux de ses habitants devrait trouver un autre site sur lequel chacun de nous devrait posséder une maison construite même par le même Etat qui nous chasse en ce moment. Qu’à cela ne tienne on souhaite pas quitter si rien n’est fait en notre faveur » a laissé entendre kerfala Sacko, porte-parole des déguerpis.
Ferrailleur de profession, Lansana Sacko vit dans le secteur depuis 1960. Selon lui, le domaine dont il vient de perdre l’intégralité lui appartient. Il rappelle qu’il y a quelques années, le président Alpha Condé en personne serait venu le voir, quand il a été question d’élargir une partie de la route nationale N°1. A l’époque, le chef de l’Etat se serait engagé à dédommager la moitié de son terrain qui a été touché par les travaux. Chose qui n’a pas été respectée. Aujourd’hui, il se dit déçu.
« Il m’avait pourtant convaincu à l’époque de prendre ma charge et celle de ma famille, parce que le lieu où la route passe aujourd’hui est le mien. J’ai tout perdu parce que tout simplement je suis un simple citoyen. Qu’il se souvienne du jour où il est venu me convaincre avec de très bonnes paroles » a-t-il dit.
Plus de maisons, plus de petit commerce qu’ils pratiquaient sur le site pour subvenir à leur besoin. Ces victimes passent la nuit aujourd’hui à la belle étoile.
« Si nous sommes obligés de quitter, l’État doit nous dédommager et non nous chasser » clament-t-ils.
Justin LENO