Après une série de consultations et un examen des preuves, le Groupe stratégique consultatif d’experts (SAGE) sur la vaccination, un groupe consultatif indépendant réuni par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a ainsi actualisé ses recommandations sur l’utilisation du vaccin Ebola.
Le seul vaccin à être utilisé dans cette épidémie est le vaccin rVSV-ZEBOV, fabriqué par le groupe pharmaceutique Merck, après approbation du Comité d’Ethique dans sa décision du 19 mai 2018.
« Conformément à l’évaluation d’octobre 2018 du comité, le SAGE accueille avec satisfaction la recommandation du comité d’éthique de la RDC d’autoriser l’utilisation du vaccin rVSV-ZEBOV-GP chez les femmes enceintes dans les zones touchées par la flambée », a souligné l’OMS dans un communiqué rendu public ce jeudi à Genève.
Selon le dernier bulletin épidémiologique de la Maladie à Virus Ebola en date du 19 février 2019, plus de 81.000 personnes ont été vaccinées depuis le début de la vaccination le 8 août 2018.
Les autorités congolaises ajoutent que presque la moitié des vaccinés se trouvent dont à Katwa (20.760) et à Beni (20.563). Suivent les localités de Butembo, Mabalako, Kalunguta, Goma (plus de 2.500), Komanda, Oicha, Mandima ou Bunia.
Ebola désormais maîtrisé dans la ville de Beni
Toutefois, l’Agence onusienne estime qu’il faudrait « envisager d’évaluer un ou plusieurs des trois autres nouveaux vaccins anti-Ebola (expérimentaux ou autorisés, mais actuellement sans données d’efficacité) dans les zones voisines des zones touchées ». Il s’agira alors d’inclure les femmes enceintes et allaitantes dans ces essais.
A noter qu’au 20 février, 848 cas dont 783 confirmés et 65 probables ont été signalés depuis le début de l’épidémie en août 2018. Au total, il y a eu 529 décès (464 confirmés et 65 probables).
Selon le dernier rapport de la situation épidémiologique dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, 257 personnes ont été guéries du virus Ebola. Selon les autorités sanitaires congolaises, 213 cas suspects en cours d’investigation.
Mais si la maladie reste encore bien présente à Butembo et à Katwa, le ministre de la Santé publique de la RDC a déclaré hier mercredi dans une interview à la station onusienne, Radio Okapi que l’épidémie à virus Ebola est désormais maitrisée dans la ville de Beni et dans bien d’autres sites du Nord-Kivu et de l’Ituri.
« Je crois que l’élément le plus important était de dire qu’hier (NDLR : mardi) nous avons passé le cap de 21 jours sans nouveau cas à Beni. C’est une avancée considérable, c’est une étape très importante dans la riposte », s’est réjoui le ministre Oly Ilunga. Ce dernier reconnaissait toutefois la complexité de l’épidémie dans un contexte marqué par la mobilité et la densité de la population ainsi que par l’insécurité.
Un Plan de réponse stratégique nécessitant la mobilisation de 147 millions de dollars
De son côté, le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU a, lors de son point de presse quotidien d’hier mercredi à New York, précisé que le Ministère de la santé congolais, l’OMS et leurs partenaires continuaient de répondre à toutes les alertes dans les zones touchées et de renforcer leur présence dans les zones non touchées et dans les pays voisins.
« Des incidents sécuritaires graves et la méfiance des communautés continuent d’entraver la réponse à l’épidémie », avait ajouté M. Stéphane Dujarric.
C’est dans ce contexte que le Bureau de la Coordination des affaires humanitaires de l’ONU (BCAH) a annoncé que la semaine dernière, le Ministère de la santé de la République démocratique du Congo (RDC) a lancé la troisième phase du Plan de réponse stratégique à l’épidémie de la maladie à virus Ebola, nécessitant la mobilisation de 147 millions de dollars pour financer tous les aspects de cette réponse.