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Disparitions en série en Guinée : Le gouvernement justifie son silence

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La question des disparitions de journaliste et d’acteurs politiques en Guinée suscite de vives préoccupations tant au niveau national qu’international. Alors que les autorités assurent leur engagement en faveur des droits de l’homme et de la justice, plusieurs organisations de la société civile et des familles de victimes dénoncent un climat d’incertitude et d’impunité. Lors de son intervention devant la presse ce mercredi, le Premier ministre Amadou Oury Bah a apporté des précisions sur ce sujet sensible.

Une situation préoccupante

Ces derniers mois, plusieurs cas de disparitions ont été signalés, notamment parmi les journalistes et les figures politiques critiques envers le pouvoir. Cette situation a conduit à des interrogations sur le respect des libertés fondamentales en Guinée. Amadou Oury Bah a reconnu la gravité du sujet, tout en mettant en garde contre les conclusions hâtives : « Il ne faut plus réfléchir avec les mécanismes d’il y a 30 ans, où dès qu’il y avait une violation des droits de l’homme, l’État était automatiquement désigné comme responsable ».

Le Premier ministre a insisté sur la nécessité de mener des enquêtes approfondies avant de tirer des conclusions sur l’implication des autorités dans ces disparitions. « L’État n’a plus le monopole de la violence dans la plupart des États, surtout dans notre région », a-t-il ajouté.

Des enquêtes en cours ?

Face aux accusations portées contre l’État, Amadou Oury Bah a rappelé que des investigations sont en cours pour faire la lumière sur ces affaires. « Avant de commenter quoi que ce soit, il faut s’assurer que les enquêtes sont menées avec rigueur et impartialité », a-t-il déclaré.

Il a tenu à rassurer les familles des victimes et les organisations de défense des droits de l’homme sur la volonté du gouvernement de ne pas laisser ces affaires sans suite. « Nous allons veiller à ce que toute la lumière soit faite, dans le respect des principes de justice et de transparence ».

Toutefois, il a également averti que certaines allégations pourraient être utilisées à des fins de manipulation politique : « Nous devons faire preuve de prudence et de sérénité dans nos jugements », a indiqué le Premier ministre.

Un gouvernement sous pression ?

Les organisations internationales et les chancelleries étrangères suivent de près l’évolution de ces affaires. La Guinée, déjà sous le regard de la communauté internationale en raison de sa transition politique, ne peut se permettre un climat d’instabilité supplémentaire. Conscient de ces enjeux, Amadou Oury Bah a réaffirmé l’engagement du gouvernement à respecter les droits fondamentaux. « Le CNRD n’a aucun intérêt à ternir tout ce qui a été accompli depuis le 5 septembre 2021 ».

Il a également rappelé que des réformes sont en cours pour renforcer la protection des citoyens et garantir une meilleure gouvernance de la sécurité publique. « Les pratiques du passé doivent être combattues et nous devons aller de l’avant en consolidant l’État de droit ».

Le Premier ministre a conclu son intervention en appelant les acteurs politiques, les médias et la société civile à jouer leur rôle de manière responsable. « La responsabilité, c’est savoir qu’il y a une limite aux déclarations, aux appels et aux attitudes ».

Il a encouragé un dialogue ouvert et constructif afin d’éviter toute instrumentalisation de ces affaires à des fins partisanes. « Il est fondamental que toutes les parties prenantes travaillent ensemble pour que la vérité éclate et que justice soit rendue ».

Imedias.net