Emmanuel Macron a souhaité vendredi que le dialogue national au Tchad puisse se tenir « dans un calendrier rapproché » et proposé l’appui de la France en ce sens, au cours d’un appel téléphonique avec le président de transition Mahamat Idriss Déby Itno.
Le chef de l’Etat français y « a salué l’engagement de son interlocuteur pour la tenue du dialogue national dans des conditions inclusives et dans un calendrier rapproché », a rapporté l’Elysée. Il a exprimé ce souhait alors que le Conseil militaire de transition (CMT) du Tchad a annoncé dimanche le report du forum prévu à partir du 10 mai qui doit déboucher sur une remise du pouvoir aux civils, à la demande du Qatar, médiateur d’un « pré-dialogue » qui piétine depuis un mois et demi à Doha entre la junte et les innombrables groupes rebelles.
Paris avait réagi lundi à cette annonce en exprimant son « attachement à la tenue, dans les meilleurs délais possibles, d’un dialogue ». Dans ce but, Emmanuel Macron a « réitéré la disponibilité de la France à appuyer les discussions en cours avec les groupes politico-militaires à Doha pour que ces derniers rejoignent le dialogue national et le processus de transition », selon la présidence.
La France suit de près l’évolution de la situation au Tchad, l’un de ses alliés dans la lutte contre les groupes jihadistes au Sahel, depuis la mort soudaine le 20 avril 2021 du président Idriss Déby Itno qui dirigeait le pays d’une main de fer depuis plus de 30 ans. Le même jour, son fils Mahamat Idriss Déby Itno, jeune général de 37 ans, était proclamé par l’armée « président de transition » à la tête d’une junte composée de 15 généraux.
Il avait été adoubé par la communauté internationale, France, Union européenne (UE) et Union africaine (UA) en tête, alors que les mêmes sanctionnent des militaires putschiste ailleurs en Afrique. Au cours de leur entretien, MM. Macron et Déby – qui a félicité le Français pour sa réélection – ont également évoqué « les enjeux de sécurité régionale, notamment au Soudan, en République centrafricaine et au Sahel », selon l’Elysée.
Depuis sa réélection, Emmanuel Macron multiplie les appels avec d’autres dirigeants: après sept d’entre eux hier, il a également échangé vendredi avec son homologue tunisien Kais Saied et le prince héritier d’Abou Dhabi, Mohammed ben Zayed Al-Nahyane (MBZ), notamment des conséquences de la guerre en Ukraine sur le marché de l’énergie.
AFP