Stimuler le financement du commerce en Afrique, en y mettant l’accent sur les pays de petite taille, fragiles et/ou touchés par un conflit, tel est l’objectif d’un partenariat scellé récemment entre la Société financière internationale (IFC), membre du Groupe de la Banque mondiale, et la « Deutsche Bank », première banque d’Allemagne.
En vertu de ce partenariat, l’IFC a institué une facilité (mécanisme) de partage des risques avec la Deutsche Bank d’un montant maximal de 215 millions d’euros, pour fournir des financements vitaux aux importateurs et exportateurs de biens essentiels en Afrique. À ce titre, l’IFC participera au risque d’un portefeuille de transactions commerciales initiées par la Deutsche Bank avec des banques émettrices locales en Afrique.
Le portefeuille initial couvrira les risques de 40 banques émettrices dans 18 pays du continent, dont 14 sont classés par l’Association internationale de développement (IDA), membre du Groupe de la Banque mondiale, comme petits, fragiles et/ou touchés par des conflits.
La facilité de partage des risques permettra à la Deutsche Bank de continuer à fournir des financements commerciaux aux pays africains « à un moment où de nombreuses banques mondiales se retirent », soutenant ainsi le flux continu du commerce sur le continent, à en croire l’IFC.
En outre, les banques africaines ne sont pas en mesure de répondre à la demande des clients en matière de financement du commerce en raison de problèmes de trésorerie. « Le partenariat entre l’IFC et la Deutsche Bank intervient à un moment où les commerçants africains ont de plus en plus de mal à accéder au crédit, la demande de financement du commerce auprès des banques du continent dépassant largement l’offre », selon Mohamed Gouled, vice-président de l’IFC pour les industries.
« Ce mécanisme de partage des risques aidera les importateurs et les exportateurs africains à participer aux chaînes de valeur mondiales, à créer des emplois et à stimuler la croissance économique », d’après le même responsable.
L’IFC prévoit que son partenariat avec la Deutsche Bank encouragera d’autres institutions financières à fournir des financements commerciaux aux banques émettrices de crédit en Afrique, ce qui se traduira par un soutien accru au commerce des biens essentiels à travers le continent.
Selon le FMI, l’augmentation des échanges commerciaux en Afrique et dans d’autres régions peut aider les pays à s’adapter au changement climatique et à renforcer la sécurité alimentaire, notamment en améliorant la disponibilité et l’accessibilité financière des denrées alimentaires. En 2022, les pays africains ont importé et exporté pour 1,1 trillion de dollars de biens et de services, soit l’équivalent de 54 pour cent du PIB du continent, d’après l’IFC.
dpa