La République démocratique du Congo (RDC) est une nouvelle fois en proie à une crise humanitaire de grande ampleur. Alors que les affrontements entre le groupe rebelle du M23 et les Forces armées congolaises (FARDC) se poursuivent dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, des violences meurtrières ont également contraint près de 100.000 personnes à fuir leurs foyers dans la province de l’Ituri, située au nord-est du pays.
Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), environ 100.000 personnes ont été déplacées en raison des combats dans les territoires de Djugu, Irumu et Mambasa. Depuis le mois de février 2025, une recrudescence des violences a été signalée dans plusieurs zones de santé du territoire de Djugu, notamment Fataki, Drodro, Linga, Nizi et Tchomia.
Les populations civiles sont les premières victimes de ces affrontements entre groupes armés. L’OCHA rapporte qu’au total, 205 civils ont été tués entre janvier et février dans les territoires de Djugu, Irumu et Mambasa. Parmi ces victimes, au moins 102 personnes, dont des femmes et des enfants, ont perdu la vie dans des attaques particulièrement meurtrières.
La situation sécuritaire s’est détériorée dans le territoire d’Irumu, où des combattants des Forces démocratiques alliées (Allied Democratic Forces, ADF) ont mené une série d’attaques contre les populations civiles. Sur l’axe Komanda – Luna, dans la zone de santé de Komanda, ces attaques ont causé la mort d’au moins 45 civils au cours du mois de février.
La persistance des violences a des répercussions dramatiques sur l’éducation des enfants. Le Cluster Éducation a rapporté la fermeture de 78 établissements scolaires entre janvier et février dans les zones de santé de Fataki et Drodro, privant ainsi près de 30.000 enfants de leur scolarité. De plus, dans la zone de santé de Tchomia, en raison des affrontements entre l’armée congolaise et un groupe armé à Nyamamba, une trentaine d’écoles ont également dû fermer leurs portes. À Mahagi, plus de 3.000 enfants sont privés d’accès à l’éducation en raison de l’instabilité sécuritaire.
L’aggravation du conflit met également en péril l’acheminement de l’aide humanitaire. Environ 92.000 personnes dans les sites de déplacement et les communautés hôtes de la zone de santé de Drodro souffrent d’un accès limité aux services de base et aux secours d’urgence. L’insécurité persistante entrave considérablement les efforts des organisations humanitaires sur le terrain.
Depuis le début de l’année 2025, la RDC est confrontée à l’une des crises humanitaires les plus complexes au monde. L’offensive militaire du M23, avec le soutien présumé de l’armée rwandaise, a exacerbé les tensions et plongé le pays dans un chaos sécuritaire sans précédent. Les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu sont particulièrement affectées par cette recrudescence des combats, forçant des centaines de milliers de personnes à l’exode et perturbant gravement les services essentiels.
L’instabilité persistante dans l’est de la RDC a également entraîné une résurgence du choléra. Entre janvier et début mars 2025, Goma est devenue le nouvel épicentre de l’épidémie, avec 68 % des 1.846 cas recensés dans toute la province du Nord-Kivu. La précarité des conditions de vie dans les camps de déplacés et le manque d’accès à l’eau potable aggravent la propagation de la maladie.
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