L’Union Sacrée, plateforme politique créée en avril 2024 pour unir les forces en vue de pousser la junte au pouvoir à respecter ses engagements électoraux, traverse une crise majeure. Plusieurs partis et coalitions politiques, ainsi que des organisations de la société civile, ont annoncé leur retrait de l’Union, dénonçant une dérive par rapport aux principes fondateurs de la coalition.
Dans une déclaration rendue publique, les signataires de cette rupture, parmi lesquels figurent des formations importantes telles que l’Alliance Nationale pour l’Alternance et la Démocratie (ANAD), le FNDC Politique, le RPG Arc-en-Ciel et l’Union des Forces du Changement (UFC), expriment leur mécontentement face à la déviation de l’Union Sacrée par rapport à sa charte initiale.
Créée le 22 avril 2024 à Conakry, l’Union Sacrée avait pour objectif premier d’unir les forces politiques et civiles du pays afin d’exiger que la junte au pouvoir organise des élections libres avant le 31 décembre 2024. En cas de non-respect de cet engagement, la coalition avait pour mission de faire pression pour le départ de la junte et l’instauration d’une transition civile.
Cependant, les partis signataires dénoncent aujourd’hui des prises de décisions qui ne respectent plus l’esprit ni la lettre de la charte fondatrice de l’Union. Ils fustigent l’organisation de conférences et autres actions politiques sans concertation préalable et sans l’accord des différentes parties prenantes. Ces initiatives, selon eux, sont souvent en contradiction avec les objectifs initiaux de la plateforme.
« Nous constatons que l’Union Sacrée n’est plus fidèle à son texte fondateur. La multiplication des décisions unilatérales, ainsi que la tenue de conférences intempestives sans consensus préalable, nous contraint à nous retirer », ont déclaré les partis dans leur communiqué.
Malgré leur retrait de l’Union Sacrée, les partis et coalitions signataires réaffirment leur engagement à respecter les principes de la charte fondatrice. Ils promettent de continuer à travailler dans leurs propres structures pour atteindre les objectifs fixés en avril 2024, notamment l’organisation des élections et la défense d’une transition démocratique et civile.
« Nous restons fidèles à l’esprit et à la lettre du texte de création de l’Union Sacrée et nous nous engageons à œuvrer, à travers nos coalitions respectives, pour que ces objectifs soient atteints », ont conclu les signataires.
Le paysage politique guinéen, déjà marqué par des tensions croissantes, se retrouve ainsi confronté à de nouveaux défis, alors que la date butoir du 31 décembre 2024 pour les élections semble de plus en plus incertaine.
La rédaction