L’opposition ivoirienne a demandé jeudi que le gouvernement reprenne la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI), dont elle conteste l’impartialité, avant l’élection présidentielle d’octobre, à la suite d’un arrêt de la Cour africaine de justice qu’elle avait saisie.
« L’opposition ivoirienne exige que le gouvernement (…) reprenne la réforme de la CEI, telle que préconisée par l’arrêt rendu le 15 juillet 2020 par la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples », déclarent dans un communiqué commun les principaux mouvements d’opposition, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et le Front populaire ivoirien (FPI), ainsi que d’autres mouvements.
L’opposition exige en particulier « la dissolution de toutes les commissions (électorales) locales », que la Cour africaine a jugées déséquilibrées en faveur du parti au pouvoir, « un cuisant revers pour le gouvernement », selon son communiqué.L’opposition demande donc « la réouverture du dialogue politique, en vue de la mise en place d’une nouvelle Commission électorale, répondant aux normes internationales ».
Des négociations s’étaient tenues pendant plusieurs mois l’année dernière pour la refonte de l’ancienne CEI, que la Cour africaine de justice avait jugée déséquilibrée dans un arrêt datant de 2016. Mais l’opposition était restée insatisfaite du résultat.La crédibilité de la CEI est jugée cruciale en vue de la présidentielle de 2020 qui s’annonce tendue, dix ans après la crise post-électorale ivoirienne qui avait fait plus de 3.000 morts.
L’opposition demande par ailleurs « l’audit de la liste électorale », dont la révision vient de se terminer, « par une instance paritaire ».Enfin « l’opposition ivoirienne dans sa grande majorité » juge qu’un éventuel troisième mandat du président Alassane Ouattara, violerait la Constitution, selon le communiqué.
Un débat sur la possibilité de se représenter pour le président Ouattara, au pouvoir depuis 2011 et qui termine son deuxième mandat, oppose le pouvoir et l’opposition depuis l’adoption d’une nouvelle Constitution en 2016.