Les gardiens de prison de Côte d’Ivoire ont suspendu vendredi leur mouvement de grève déclenché il y a deux jours pour réclamer de « meilleures conditions de travail », ont-ils annoncé à l’AFP.
« Nous avons suspendu notre mouvement de grève » après avoir obtenu en partie « satisfaction » de la part du ministère de la Justice, a expliqué à l’AFP Oko Dago, secrétaire général du Collectif des syndicats du personnel pénitentiaire de Côte d’Ivoire. »Le service va reprendre pour donner une chance aux discussions qui se poursuivent », a-t-il ajouté, affirmant avoir notamment obtenu « la libération d’une dizaine de nos camarades arrêtés » au début du mouvement mercredi.
Les surveillants de prison de Côte d’Ivoire s’étaient mis en grève pour réclamer des primes liées à la crise sanitaire du Covid-19 et de « meilleures conditions de travail ». »Cette grève est suivie à 90% sur l’ensemble du territoire national.
Les 33 prisons, à l’exception de celle d’Abidjan sont fermées », avait alors affirmé M. Dago. »L’univers carcéral est le plus vulnérable et exposé à la pandémie de Covid-19 pendant que nous ne percevons pas la prime que perçoivent les autres corps » avait-il poursuivi, déplorant « le refus de dialogue du garde des sceaux ».
Les grévistes avaient affirmé avoir assuré « le service minimum » à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), la plus grande prison du pays, « afin d’empêcher toute tentative d’évasion ».Il y a deux ans, les gardiens de prison s’étaient mis en grève pour dénoncer la surpopulation carcérale et le manque de moyens, demandant des « états généraux du secteur ».
Les syndicats dénoncent la surpopulation carcérale avec 18.900 détenus pour une capacité officielle de 7.000 places, soulignant que la Maca accueille à elle seule 7.180 prisonniers pour une capacité de 1.200 à 1.500 places. Le collectif des syndicats réclame toujours un « statut spécial » pour les 3.500 agents pénitentiaires qui sont actuellement « de simples fonctionnaires ».
Parmi les revendications, figurent aussi de meilleures primes de logement, beaucoup de gardiens ayant « reçu des avis d’expulsion en raison d’arriérés de loyers » qui augmentent.
AFP