Issu d’une famille d’agriculteurs, Emmanuel Niamba Yao a toujours voulu résoudre le problème lié aux pertes post-récolte en Côte d’Ivoire. Pour cela, il a créé, il y a deux ans, une entreprise spécialisée dans la transformation de fruits locaux, appelée « Ivoryna ». L’entreprise commercialise deux gammes de produits, à savoir des yaourts ainsi que des jus sans additifs chimiques.
« En Côte d’Ivoire, à l’instar de la quasi-totalité des pays de la sous-région, le taux des pertes post récoltes de l’agriculture fruitière peut atteindre 40 pour cent de la production totale, en raison de l’insuffisance des initiatives de transformation structurelle », indique Emmanuel dans un entretien accordé à la dpa.
Outre la réduction du gaspillage après récolte, Emmanuel entend offrir aux Ivoiriens la possibilité de consommer des aliments transformés localement. « Nous importons constamment des fruits transformés de divers horizons alors que nous enregistrons des pertes post-récolte. C’est principalement de ce paradoxe qu’est né Ivoryna. Notre objectif est d’offrir un avenir aux trésors de nos champs au lieu de finir à la poubelle », explique le jeune homme de 27 ans.
Ce juriste de formation, qui a choisi l’agriculture et la transformation agroalimentaire par passion, souhaite aujourd’hui agrandir son projet en mettant en place un circuit de distribution innovant et en augmentant sa capacité de production. Son vœu est de faire d’Ivoryna une référence sous régionale en matière de production et de commercialisation de jus et yaourts.
En Afrique subsaharienne, les pertes post-récolte de fruits et de légumes dans les exploitations agricoles atteignent 50 pour cent, « soit le taux le plus élevé au monde », selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Cette situation est essentiellement due au manque d’équipements de la chaîne du froid, en particulier pour les denrées périssables. En 2014, les pays membres de l’Union africaine (UA) se sont fixé l’objectif ambitieux de réduire de moitié les pertes après-récolte d’ici 2025. Mais peu de progrès ont été enregistrés.
dpa