Le procès de l’attentat jihadiste dans la ville balnéaire ivoirienne de Grand-Bassam, qui a fait 19 morts dont des ressortissants européens le 13 mars 2016, va s’ouvrir le 30 novembre à Abidjan, a appris lundi l’AFP de sources judiciaires.
« Il est prévu un procès » le 30 novembre devant le tribunal criminel, a affirmé à l’AFP une de ces sources. La chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Abidjan a renvoyé devant le tribunal criminel d’Abidjan 18 personnes, pour des « actes de nature terroriste en relation avec une entreprise collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur », selon cette source.
Selon une autre source judiciaire,quatre des personnes renvoyées sont actuellement en détention provisoire en Côte d’Ivoire, tandis que 12 autres inculpés ont bénéficié d’un non-lieu. Les débats qui débuteront le 30 novembre pourraient se prolonger jusqu’au 22 décembre, selon cette même source.
Le 13 mars 2016, trois jeunes assaillants avaient remonté la plage de Grand-Bassam, très fréquentée par des étrangers, puis pris d’assaut plusieurs restaurants, tirant à la kalachnikov sur des clients en terrasse avant d’être neutralisés par les forces de sécurité ivoiriennes. Revendiquée par la branche d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), cette attaque jihadiste, la première survenue en Côte d’Ivoire, avait fait 19 morts, dont quatre Français.
En 2018, des proches des quatre Français tués lors de l’attaque jihadiste de Grand-Bassam ont été reçus pour la première fois par le juge parisien en charge de l’enquête. Parallèlement à l’enquête menée sur place, la France avait ouvert une procédure en raison de la présence de ces victimes françaises. Plusieurs dizaines de personnes, dont les trois complices des assaillants morts, ont été arrêtées après cet attentat, notamment au Mali.
En janvier 2017, les soldats de la force française Barkhane avaient capturé un suspect-clé, Mimi Ould Baba Ould Cheikh, considéré par les autorités ivoiriennes comme l’un des cerveaux de l’attaque et par les autorités burkinabè comme le « chef des opérations » d’une autre attaque qui avait fait 30 morts à Ouagadougou en janvier 2016.
Perpétrée en représailles aux opérations antijihadistes Barkhane et Serval menées par la France et ses alliés dans la région du Sahel, l’attaque visait aussi la Côte d’Ivoire pour avoir livré des membres d’Aqmi aux autorités maliennes. Cet attentat a durement éprouvé le secteur du tourisme dans ce pays, déjà fragilisé par des années de crises post-électorales (2010-2011).
AFP