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CJPD exhorte l’UE et l’UA à protéger les droits des peuples autochtones dans la conservation de la biodiversité

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La Commission Justice, Paix et Développement (CJPD) du Symposium des Conférences Episcopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM) a récemment lancé un appel à l’Union européenne (UE) et à l’Union africaine (UA) pour qu’elles prennent des mesures proactives afin de s’assurer que le Fonds de conservation de la biodiversité de l’UE ne compromette pas les droits des communautés autochtones et locales d’Afrique. Cet appel, formulé dans une note d’orientation publiée le 12 septembre 2024, met en garde contre les risques d’aliénation des terres et les menaces pour les moyens de subsistance et la stabilité de ces communautés.

La CJPD, en partenariat avec plusieurs organisations, notamment la Coopération Internationale pour le Développement et la Solidarité (CIDSE), le Centre pour l’agroécologie, l’eau et la résilience (CAWR), et l’Alliance pour la Souveraineté Alimentaire en Afrique (AFSA), insiste sur l’importance d’adopter un nouveau paradigme de conservation respectueux des droits humains. La note d’orientation, intitulée « Protéger les droits humains des peuples autochtones et des communautés locales pour mettre un terme à la perte de la biodiversité », réitère l’urgence de mettre fin aux modèles de conservation exclusifs, souvent appelés « conservation-forteresse », et de promouvoir des approches de cogestion impliquant directement les communautés locales.

Recommandations clés pour une conservation inclusive

La note d’orientation publiée par la CJPD et ses partenaires présente plusieurs recommandations pour garantir une approche de conservation plus équitable et durable :

  1. Abandonner les modèles de conservation exclusifs : L’une des recommandations majeures est l’arrêt des approches de conservation qui excluent les communautés locales et autochtones. La CJPD appelle à favoriser des modèles de cogestion qui permettent à ces communautés, qui gèrent environ 80 % de la biodiversité mondiale, de travailler en partenariat avec les acteurs internationaux pour la protection de la nature. Ces modèles doivent éviter tout déplacement forcé des populations et promouvoir une conservation intégrée, où les êtres humains et la nature coexistent harmonieusement.
  2. Garantir les droits fonciers : La protection des droits fonciers des peuples autochtones est également primordiale pour une conservation efficace. La note plaide pour la reconnaissance juridique des terres traditionnelles et pour la protection de ces droits conformément aux Déclarations des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (UNDRIP) et sur les droits des paysans et autres travailleurs ruraux (UNDRO). Le respect de ces droits fonciers est essentiel pour préserver les modes de vie des communautés locales tout en protégeant la biodiversité.
  3. Assurer le consentement préalable, libre et éclairé : Le document souligne l’importance de garantir que tous les projets de conservation, notamment ceux financés par l’UE, obtiennent le consentement libre, préalable et éclairé des communautés autochtones concernées. Le respect de ce principe est fondamental pour éviter les abus et les conflits liés à l’usage des terres et à la gestion des ressources naturelles.
  4. Réorienter le financement de la biodiversité : Enfin, la CJPD recommande que le financement destiné à la biodiversité soit orienté vers des pratiques durables, telles que l’agroécologie et le pastoralisme, qui sont non seulement viables mais également bénéfiques pour la préservation de la biodiversité. Ces systèmes de gestion des terres permettent de maintenir l’équilibre entre conservation et développement, tout en assurant la subsistance des populations locales.

Vers une conservation respectueuse des droits humains

Cette initiative de la CJPD du SCEAM vise à sensibiliser les décideurs politiques européens et africains aux dangers potentiels que pourrait entraîner une approche de conservation axée uniquement sur la préservation des écosystèmes, sans tenir compte des populations qui y vivent. En adoptant une approche de conservation inclusive, basée sur le respect des droits humains et des pratiques locales, l’UE et l’UA ont l’opportunité de soutenir un développement durable en Afrique tout en contribuant efficacement à la lutte contre la perte de biodiversité à l’échelle mondiale.

Alors que les débats sur la conservation continuent, la CJPD et ses partenaires espèrent que ces recommandations seront prises en compte dans les politiques futures, afin que la protection de l’environnement n’entraîne pas des violations des droits fondamentaux des communautés autochtones.

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