» Tirant les leçons de votre silence depuis le 4 avril 2019, jour de notre entretien et de la remise du courrier vous demandant de me remplacer dans mes fonctions de ministre de la justice, garde des sceaux, je vous présente ma démission du gouvernement » Fin de citation. Mais pour quelle raison ?
« Je n’ai pas été associé à la rédaction de la nouvelle constitution en ma qualité de garde des sceaux et compte tenu de ma position personnelle contre toute modification ou changement de la constitution en vigueur, vous comprendrez que je ne puisse plus continuer à exercer la fonction de ministre de justice, garde des sceaux ».
Première leçon, une nouvelle constitution et c’est officielle à présent, est déjà rédigée.
Deuxième leçon. Selon des indiscrétions, cette nouvelle constitution dont le désormais ancien ministre de la justice garde des sceaux fait allusion est rédigée par des étrangers.
Interrogation : comment Sékoutoureya va digérer cette démission qui n’est pas des moindres ?
Est-ce que la gestion de la guerre entre le député de la mouvance Damaro Camara d’une part et le ministre Cheick Sako via les magistrats d’autre part qui a précipité la démission du second ?
Le procès du dossier du 28 septembre 2009 aurait-il pris un coup, sachant bien que Cheick Sako a montré sa détermination de voir son jugement se tenir enfin ?
C’est vrai que la démission n’est pas une culture dans l’administration guinéenne, mais est ce qu’il n’y a pas lieu de s’interroger si d’autres démissions ne sont pas en téléchargement actuellement ?
Toujours est-il qu’un ministère d’Etat de la justice et garde des sceaux n’est pas n’importe quel département surtout dans un pays où il le dit lui-même que la constitution est sur le point d’être violée.
Une chose est certaine. Un danger guette la Guinée et Cheick Sako a vu juste et il ne veut pas en être témoin. Ou bien et c’est bien possible, il a voulu par ce geste tenter de sauver une situation chaotique à la Guinée.
Mamadou Sadio Baldé