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Burkina : un leader de la société civile arrêté pour menaces de mort contre un journaliste

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Un leader d’un collectif burkinabè favorable à la junte et opposé à la présence militaire française a été arrêté et écroué à Ouagadougou, pour avoir proféré des menaces de mort contre un journaliste, a appris mardi l’AFP auprès de son entourage.

« Notre leader, Mohamed Sinon, a été interpellé vendredi dernier après avoir pris part à une manifestation contre la présence des soldats français, en soutien aux forces de défense et de sécurité et aux dirigeants de la transition », a indiqué un membre du collectif des leaders panafricains (CLP), Cheick Mahmoud.

Selon lui, il a été déféré lundi à la maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou « après avoir passé le week-end en garde à vue », a-t-il poursuivi. « On ne connaît pas encore les charges qui pèsent sur lui mais son arrestation est liée à l’histoire de Newton Ahmed Barry », a précisé de son côté Mad Tall, également membre du collectif.

Début décembre, dans une vidéo à visage découvert largement relayée sur les réseaux sociaux, Mohamed Sinon avait appelé, à « tuer » le journaliste Newton Ahmed Barry, accusé d’être un « ennemi interne (…) et un complice » de la France, celui-ci ayant jugé « illégale » la suspension des programmes de RFI au Burkina Faso par la junte.

Après avoir échappé à une interpellation par la police en raison d’une forte mobilisation dans les locaux du collectif, M. Sinon s’était fait discret jusqu’à sa réapparition lors de la manifestation organisée vendredi contre la présence militaire française. Plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Ouagadougou pour réclamer le départ du contingent de 400 forces spéciales françaises dans le pays, la force Sabre.

Lundi, le porte-parole du gouvernement a indiqué que Ouagadougou avait demandé le départ de ces troupes dans un délai d’un mois. Paris a de son côté demandé des clarifications de la part du président de transition Ibrahim Traoré. Ancien rédacteur en chef du journal d’investigation « L’Evènement », Newton Ahmed Barry était un présentateur vedette de la télévision burkinabé dans les années 1980.

Il avait démissionné au lendemain de l’assassinat en 1998 du journaliste d’investigation et directeur de publication de l’hebdomadaire « L’Indépendant » Norbert Zongo et de trois de ses amis, dont les corps avaient été retrouvés criblés de balles et carbonisés dans leur véhicule dans le sud du Burkina. Après avoir présidé la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) de 2014 à 2021, il commente aujourd’hui l’actualité pour divers médias burkinabè.

AFP

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