Cinq enfants du défunt président gabonais Omar Bongo Ondimba ont été mis en examen à Paris en juin et juillet dans le dossier vieux de quinze ans des « biens mal acquis » gabonais dans l’Hexagone, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.
Parmi eux figurent Pascaline Bongo, 66 ans, fille aînée et ex-directrice de cabinet de son père, Omar Denis Jr Bongo, 28 ans, également petit-fils du président congolais Denis Sassou Nguesso, Jeanne Matoua, 38 ans, et Joseph Matoua, 40 ans, à précisé à l’AFP la même source, confirmant une information d’Africa Intelligence. Ils ont été mis en examen pour recel de détournement de fonds publics, de corruption active et passive, de blanchiment et d’abus de biens sociaux, selon la même source.
La justice française soupçonne plusieurs membres de la famille d’avoir « sciemment » bénéficié d’un important patrimoine immobilier « frauduleusement » acquis en France par le patriarche, président du Gabon de 1967 à sa mort en 2009. La valeur de ces biens a récemment été évaluée par la justice « à au moins 85 millions d’euros ».
Pour l’avocate de Pascaline Bongo, Me Corinne Dreyfus-Schmidt, il y a dans cette procédure « un anachronisme tant juridique que factuel ». Avocat d’Omar Denis Jr Bongo, Me Jean-Marie Viala a contesté auprès de l’AFP la mise en examen de son client « sur la base du droit », « non de la morale ». Entre mars et avril, le juge financier parisien Dominique Blanc avait déjà mis en examen Grâce, Betty, Arthur puis Hermine Bongo, d’autres enfants du défunt président, tous quinquagénaires, qui ont contesté avoir eu connaissance du caractère frauduleux de cette fortune.
« C’est tout un clan familial qui va devoir rendre des comptes », a réagi auprès de l’AFP Me William Bourdon, avocat de Transparency International France, partie civile dans le dossier. Dans cette enquête déclenchée après une plainte d’ONG en 2007, outre des enfants Bongo et la BNP Paribas, sont poursuivies quatorze autres personnes physiques, dont des membres de la famille du président congolais Denis Sassou Nguesso et plusieurs Français parmi lesquels un avocat, un notaire ou une gérante de société civile immobilière (SCI).
« Cela ne concerne ni le président de la République, ni aucun membre de présidence de la République gabonaise donc il n’y a pas à commenter », a déclaré Jessye Ella Ekogha, porte-parole de la présidence gabonaise, sollicité par l’AFP.
AFP