Le Conseil National de la Transition (CNT) a franchi une étape majeure en présentant l’Avant-Projet de la nouvelle Constitution guinéenne lors d’une plénière marquante ce lundi 29 juillet 2024. L’événement a réuni les plus hautes autorités nationales, des représentants institutionnels, des diplomates, et des membres de la société civile.
Le Président du CNT, Dr Dansa KOUROUMA, a mis en avant l’engagement du Conseil en faveur d’une inclusivité nationale tout au long de l’élaboration de ce document historique. En favorisant un dialogue ouvert et continu avec toutes les composantes de la société guinéenne, le CNT vise à garantir que la nouvelle Constitution reflète les aspirations du peuple et obtienne un large consensus national avant d’être soumise à un référendum populaire.
L’Avant-Projet de la nouvelle Constitution introduit plusieurs réformes significatives qui pourraient transformer profondément le paysage politique guinéen :
- Bicaméralisme Parlementaire : La mise en place d’un parlement bicaméral, composé d’une Assemblée nationale et d’un Sénat, constitue une innovation majeure. Ce double niveau législatif vise à équilibrer le pouvoir, en renforçant le contrôle sur les nominations à des postes cruciaux, tant civils que militaires.
- Limitation des Pouvoirs Présidentiels : Pour éviter une concentration excessive de pouvoir, la Constitution propose de clarifier les attributions du Président de la République et ses relations avec les autres branches du gouvernement. Cette mesure vise à instaurer un système de gouvernance plus équilibré.
- Renforcement de l’Indépendance Judiciaire : La réforme du Conseil Supérieur de la Magistrature et la réduction de l’influence du ministre de la Justice sont des mesures destinées à renforcer l’autonomie du pouvoir judiciaire. Cela devrait garantir une justice plus équitable et moins influencée par le pouvoir exécutif.
- Réorganisation de l’Espace Partisan : L’introduction de la candidature indépendante aux élections nationales marque une rupture avec les pratiques précédentes. En permettant à des candidats non affiliés aux partis politiques de se présenter, cette réforme vise à diminuer l’influence des partis traditionnels et à encourager une participation citoyenne plus directe.
- Éducation Gratuite et Service Militaire Obligatoire : La nouvelle Constitution propose l’éducation gratuite jusqu’à 16 ans, ce qui pourrait améliorer les opportunités éducatives pour les jeunes guinéens. De plus, l’instauration d’un service militaire obligatoire à partir de 18 ans introduit un nouvel aspect de la citoyenneté active et de la préparation à la défense nationale.
- Limitation du Mandat Présidentiel : Contrairement à la Constitution de 2020, le nouveau texte fixe la durée du mandat présidentiel à 5 ans, renouvelable une seule fois. Cette mesure vise à éviter les dérives du présidentialisme et à instaurer une gouvernance plus stable et démocratique.
La présentation de cet Avant-Projet de Constitution est une étape cruciale qui pourrait redéfinir les structures politiques en Guinée. Les réformes proposées visent à promouvoir une gouvernance plus transparente et participative, tout en établissant des mécanismes de contrôle pour prévenir les abus de pouvoir. La réussite de cette transition dépendra de l’engagement des acteurs politiques et de la société civile dans les débats et discussions qui suivront.
En somme, la nouvelle Constitution représente une opportunité historique pour la Guinée de renforcer ses institutions démocratiques et de mieux répondre aux aspirations de sa population. Toutefois, les défis liés à la mise en œuvre des réformes nécessiteront un engagement continu et une vigilance accrue de tous les acteurs impliqués pour garantir une transition réussie vers une gouvernance plus équitable et transparente.