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Au Soudan, la fracture se creuse au sein de la coalition civile

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Des leaders de factions politiques, dont des ex-rebelles, membres de la coalition qui a été le moteur de la révolution populaire au Soudan ont signé samedi leur propre charte, creusant un peu plus la fracture au sein du camp civil.

Depuis qu’il a renversé en 2019 l’autocrate Omar el-Béchir, le Soudan tente de redresser son économie à genoux et de redessiner son système politique après 30 années de dictature. La puissante armée est censée mener un temps cette transition avec les civils, emmenés par les Forces pour la liberté et le changement (FLC), fer de lance de la révolution populaire.

Elle doit ensuite s’effacer au profit des civils mais les dissensions se font de plus en plus sentir au sein des FLC, sapant un peu plus le soutien au gouvernement de transition d’Abdallah Hamdok qui a déjà déçu l’opinion avec des réformes économiques peu populaires.

La cérémonie de signature de la charte samedi a été retransmise par la chaîne publique Sudan TV. Y assistaient notamment le chef du Mouvement de libération du Soudan (MLS) Minni Minawi, désormais gouverneur du Darfour (ouest), et le ministre des Finances, Gibril Ibrahim, qui fut à la tête durant une décennie du Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM en anglais), un groupe rebelle ayant joué un rôle majeur dans le conflit meurtrier déclenché en 2003 au Darfour.

Le Premier ministre Abdallah Hamdok, qui était absent de cette cérémonie, avait lui assisté à un événement le 8 septembre lors duquel avait été signée une charte, là aussi au nom des FLC, en présence de dirigeants des principaux grands partis. Cette cérémonie, qui s’était tenue en l’absence remarquée de MM. Minawi et Ibrahim, avait appelé à l’unité au sein des FLC.

Samedi à son tour, M. Minawi a plaidé pour « des FLC unies ». « Nous appelons ceux qui prétendent appartenir aux FLC à nous rejoindre et nous écouter », a-t-il dit, visiblement à l’attention de M. Hamdok. Ces dissenssions politiques viennent ajouter à la confusion qui règne au Soudan, secoué récemment par une tentative de putsch, la première attaque attribuée au groupe jihadiste Etat islamique (EI) dans le pays et des manifestations qui paralysent toujours une grande part de son import-export.

AFP

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