Une cinquantaine de personnes détenues dans le cadre du mouvement de protestation du Hirak en Algérie ont été remises en liberté dans l’attente de leur procès à la suite des poursuites engagées, a indiqué jeudi une ONG.
Le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) a publié sur son compte Facebook les noms de 51 détenus qui ont bénéficié de cette mesure décidée par la justice algérienne, et remis en liberté mercredi et jeudi. « Nous mettons cette liste à jour au fur et à mesure que de nouveaux noms nous parviennent », a déclaré à l’AFP le coordinateur du CNLD, Kaci Tansaout.
Le défenseur des droits humains, Zaki Hannache, connu pour son engagement en faveur du Hirak et écroué en février pour « apologie d’actes terroristes » et « diffusion de fausses informations », fait partie des détenus libérés. Une autre figure du Hirak, Chems Eddine Laalami, dit Brahim, détenu depuis juillet 2021, a également été remis en liberté, selon la même source.
Ce tailleur, âgé de 30 ans, avait manifesté en février 2019 à Bordj Bou Arreridj (nord-est) pour dénoncer la candidature à un cinquième mandat présidentiel du défunt président Abdelaziz Bouteflika. Un soulèvement populaire pacifique, connu sous le nom de Hirak, avait éclaté peu après dans les grandes villes algériennes, forçant Bouteflika à démissionner deux mois plus tard.
« Il s’agissait de détentions politiques qui n’avaient rien à voir avec le droit, et ces libérations provisoires le sont aussi », a déclaré à l’AFP l’avocate et militante des droits Nassima Rezazgui. Avant ces libérations, près de 300 personnes étaient emprisonnées en Algérie en lien avec le Hirak, mouvement à l’arrêt depuis la mi-mai 2021, ou pour des revendications concernant les libertés individuelles, selon le CNLD.
AFP