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Ethiopie: le tigré bloque la nomination d’un général envoyé par Addis Abeba

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Un général nommé par Addis Abeba a été empêché de prendre son poste dans la région éthiopienne du Tigré, a déclaré vendredi un responsable local, sur fond de tensions croissantes entre l’Etat fédéral et cette région du nord. 

L’officier a embarqué jeudi, à Addis Abeba, dans un avion à destination du Tigré mais a dû rebrousser chemin après avoir été informé que « sa nomination ne serait pas considérée comme légitime », a dit Getachew Reda, un haut responsable du Front de Libération du peuple du Tigré (TPLF), le parti au pouvoir.

« Toute nomination ou tout mouvement de troupes » est « totalement inacceptable » pour le moment selon le TPLF, qui ne considère plus le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed comme légitime, a précisé M. Getachew à l’AFP.

Contacté, le ministère de la Défense n’était pas joignable dans l’immédiat pour commenter cette information. Les dirigeants du TPLF, qui a dominé la politique nationale pendant près de 30 ans avant l’arrivée au pouvoir d’Abiy Ahmed en 2018, affirment être depuis injustement visés par des poursuites anticorruption, écartés des postes de responsabilité et rendus responsables de tous les maux du pays.

L’Ethiopie devait tenir des élections au niveau national en août. Mais en mars, la Commission électorale les a repoussées sine die en raison de la situation sanitaire liée au Covid-19. Rejetant la prolongation par le Parlement fédéral du mandat des députés – nationaux et régionaux -, censé expirer en octobre, les leaders tigréens ont décidé de tenir unilatéralement des élections dans leur région en septembre.

Depuis, chaque camp considère l’autre comme illégitime. Les sénateurs éthiopiens ont voté début octobre pour une rupture des contacts et des financements entre les autorités fédérales et les responsables du Tigré.

Le gouvernement n’a pas encore clairement dit comment il allait répondre à ce vote. Récemment, les tensions se sont concentrées sur le contrôle des personnels et équipements militaires du Tigré. La semaine dernière, des responsables tigréens ont dénoncé un projet du gouvernement de réorganiser le commandement de l’armée dans le nord.

Dans un rapport publié vendredi, l’International Crisis Group (ICG) a mis en garde contre une impasse entre Addis Abeba et le Tigré qui « pourrait déclencher un conflit destructeur susceptible même de mettre en pièces l’Etat éthiopien.

« Une telle guerre « serait catastrophique pour le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique et enverrait des ondes de chocs, et des réfugiés, dans d’autres pays de la Corne de l’Afrique et jusque de l’autre côté de la Méditerranée. »

AFP

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