Le président ivoirien Alassane Ouattara a nommé le ministre de la Défense Hamed Bakayoko au poste de Premier ministre après la mort subite de son prédécesseur ce mois-ci, a annoncé jeudi la présidence.
La mort de l’ancien Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, qui avait été trié sur le volet par Ouattara pour lui succéder, a laissé son parti au pouvoir se démener pour trouver un remplaçant trois mois avant l’élection présidentielle.
Le vote du 31 octobre est considéré comme crucial pour la stabilité de la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, qui a passé la décennie de Ouattara au pouvoir à se reconstruire après une brève guerre civile qui a suivi sa première victoire électorale en 2010.
Bakayoko, ancien cadre de radio et de journal et allié de longue date de Ouattara, avait été considéré comme un possible remplaçant de Gon Coulibaly en tant que candidat à la présidentielle.
Cependant, le parti au pouvoir a officiellement demandé mercredi à Ouattara de se présenter à nouveau. Ouattara, qui avait annoncé en mars qu’il démissionnerait après les élections, a déclaré qu’il prendrait un certain temps avant de décider de se présenter – une décision qui, selon ses opposants, violerait les limites constitutionnelles du mandat.
Bakayoko, 55 ans, a la réputation d’être un populiste et un showman qui organise des rassemblements électoraux tapageurs. Il conservera son poste de ministre de la Défense à son nouveau poste, a déclaré la présidence dans un communiqué.
Bakayoko a été Premier ministre par intérim pendant l’absence de deux mois de Gon Coulibaly pour des tests cardiaques en France. Gon Coulibaly est décédé quelques jours après son retour en Côte d’Ivoire au début du mois.
Les membres du parti ont déclaré avoir demandé à Ouattara de se présenter à nouveau parce qu’il était la seule personne qui pouvait unir le parti avant une élection qui devrait être âprement contestée.
La guerre civile de 2010 et 2011 a tué environ 3 000 personnes et s’est déroulée en grande partie sur la base de divisions ethniques et régionales qui persistent malgré une paix précaire ces dernières années.