L’Union européenne (UE) a exprimé sa satisfaction face à l’abolition de la peine de mort au Zimbabwe et a invité ce pays à retirer la clause permettant la réintroduction temporaire de cette peine en cas d’état d’urgence.
Le 31 décembre 2024, le président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, a promulgué une nouvelle loi qui abolit la peine de mort pour tous les crimes, mais inclut une clause permettant sa réintroduction temporaire en cas d’état d’urgence, selon l’article 113 de la Constitution.
« Avec cette mesure historique, le Zimbabwe rejoint la majorité des pays du monde qui ont supprimé la peine capitale », a souligné l’UE. Cette pratique constitue un châtiment cruel et inhumain, qui représente un refus inacceptable de la dignité et de l’intégrité des êtres humains, a-t-elle précisé.
Tout en appelant le Zimbabwe à supprimer la disposition sur la réintroduction de la peine de mort en cas d’état d’urgence, L’UE a réaffirmé son opposition catégorique à cette peine, quelles que soient les circonstances. Elle a affirmé de continuer à œuvrer pour son abolition dans les pays qui la pratiquent encore.
Le Zimbabwe n’a exécuté aucune condamnation à mort depuis près de deux décennies, sa dernière exécution ayant eu lieu en 2005. Néanmoins, jusqu’à aujourd’hui, les tribunaux pouvaient prononcer des condamnations à mort pour meurtre aggravé.
Les personnes actuellement sous le coup d’une condamnation à mort, environ 62 selon les rapports, seront renvoyées ou verront leur condamnation à mort commuée, a indiqué l’ONG d’action juridique Death Penalty Project, basée à Londres.
Avant le Zimbabwe, 24 pays d’Afrique subsaharienne ont supprimé la peine de mort pour tous les crimes, tandis que deux autres pays l’ont abrogée pour les crimes de droit commun uniquement. En 2023, selon Amnesty International, la région a enregistré une forte augmentation du recours à la peine de mort.
dpa