Dans le cadre d’une réponse urgente face à l’épidémie de choléra déclarée par le ministère de la Santé du Soudan du Sud, Médecins Sans Frontières (MSF) a mis en place une unité de traitement du choléra (UTC) de 20 lits à l’hôpital civil de Renk, dans l’État du Nil supérieur. Depuis l’ouverture de cette unité, MSF a pris en charge 45 cas de choléra, dont deux décès ont été recensés. Face à la gravité de la situation et à l’augmentation constante des cas, MSF appelle toutes les organisations de la région à collaborer pour prévenir une propagation dévastatrice de la maladie.
Les conditions de vie précaires et surpeuplées dans les villes de Renk et Malakal, aggravées par l’afflux massif de réfugiés et rapatriés fuyant le conflit au Soudan, sont des facteurs majeurs de propagation. Ces personnes arrivent souvent dans des camps de réfugiés où la contamination de l’eau, la défécation en plein air et l’insuffisance des infrastructures sanitaires renforcent les risques de transmission du choléra.
« Avec les conditions de vie actuelles et l’arrivée quotidienne de près de 800 personnes fuyant la guerre au Soudan, il est indispensable de renforcer les mesures de prévention en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène pour limiter la propagation du choléra », déclare Emanuele Montobbio, coordinateur de terrain pour MSF à Renk.
À Malakal, ville située à moins de 300 kilomètres de Renk et destination fréquente pour les réfugiés, MSF constate également une forte hausse des cas de choléra. En réponse, l’organisation a ouvert une unité de traitement du choléra au sein de l’hôpital de la ville, où 65 patients ont été admis en moins d’une semaine. Parallèlement, MSF mène des actions de sensibilisation auprès de la population pour freiner la propagation de la maladie.
Devant l’augmentation rapide des besoins, MSF a également ouvert un centre de traitement du choléra (CTC) à Assosa, à proximité de Malakal, avec une capacité d’accueil pouvant atteindre 100 lits. Le centre traite les patients issus du site de protection des civils de Malakal, qui abrite des milliers de déplacés. « Nous exhortons d’autres organisations à ouvrir des structures de traitement au sein même des sites de protection pour éviter des pertes en vies humaines », ajoute Montobbio.
La situation alarmante dans le Haut-Nil appelle une mobilisation immédiate. Avec la menace de propagation du choléra dans d’autres régions du Soudan du Sud en raison des déplacements de populations, MSF appelle à un effort coordonné pour endiguer l’épidémie. « La réponse actuelle dans le Haut-Nil ne répond pas à l’urgence de la situation. Nous appelons toutes les organisations de la région à intensifier leurs efforts pour maîtriser la propagation », insiste Montobbio. « Une campagne de vaccination réactive est cruciale pour protéger les communautés vulnérables. »
MSF rappelle que seule une collaboration active entre les différentes organisations sur le terrain permettra de maîtriser cette crise sanitaire qui menace la région, et appelle les autorités sanitaires locales et internationales à se mobiliser pour protéger les populations en péril.
La rédaction