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Libye : Le ministre de l’Intérieur par intérim annonce des mesures controversées visant à restreindre les droits des femmes

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Lors d’une récente conférence de presse à Tripoli, Emad Trabelsi, ministre de l’Intérieur par intérim du gouvernement d’unité nationale de Libye, a annoncé un ensemble de mesures drastiques visant à imposer des règles de « moralité » strictes, ciblant spécifiquement les femmes et les filles dans l’ouest du pays. Ces propositions, qui incluent des restrictions sur les vêtements, les interactions sociales et les voyages, soulèvent de vives inquiétudes quant à leurs conséquences sur les droits fondamentaux des femmes libyennes.

Trabelsi a affirmé qu’il n’y avait « pas d’espace pour la liberté individuelle en Libye » et a révélé qu’il comptait mettre en place une « police des mœurs » afin de surveiller les interactions sociales entre hommes et femmes. Il a notamment menacé d’emprisonner les couples non mariés se rencontrant en public et a insisté sur le fait que les femmes devaient s’habiller « décemment et modestement », précisant que le port du foulard était désormais obligatoire. Il a également exhorté le ministre de l’Éducation à imposer le hijab aux écolières dès la quatrième année scolaire.

De plus, Trabelsi a annoncé que les femmes souhaitant voyager à l’étranger devront désormais obtenir l’autorisation écrite d’un tuteur masculin – qu’il s’agisse de leur père, mari ou frère. Cette restriction sur la mobilité des femmes soulève des questions sur la violation de leur droit à la liberté de circulation, un droit fondamental inscrit dans les conventions internationales des droits humains.

Les propositions de Trabelsi n’ont pas trouvé d’explication juridique claire, et plusieurs experts et défenseurs des droits des femmes dénoncent ces mesures comme étant arbitraires et inconstitutionnelles. Elles vont à l’encontre de la constitution provisoire de la Libye et contreviennent aux engagements internationaux du pays en matière de droits de l’homme.

En tant que membre de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et signataire du Protocole de Maputo relatif aux droits des femmes en Afrique, la Libye est légalement tenue de garantir l’égalité des droits entre hommes et femmes et de respecter la liberté de mouvement des citoyens.

Malgré l’ampleur des mesures proposées, ni le Premier ministre libyen ni d’autres responsables gouvernementaux n’ont réagi publiquement, suscitant des inquiétudes sur le silence du gouvernement face à cette situation.

Les restrictions envisagées constituent un recul majeur pour la Libye, remettant en question les avancées réalisées en matière de droits des femmes. Elles risquent également de nuire à l’image internationale de la Libye et à ses relations avec les organisations des droits humains.

Face à cette situation, les défenseurs des droits des femmes appellent le gouvernement libyen à renoncer à ces mesures et à respecter ses obligations internationales. Il est impératif que le pays protège les droits humains et la dignité de toutes ses citoyennes, en garantissant notamment leur liberté de circulation, leur autonomie corporelle et leur droit à la vie privée. Les autorités libyennes doivent agir en conformité avec les normes internationales et faire en sorte que les droits des femmes soient pleinement respectés et protégés.

La rédaction

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