Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a été forcé par les protestations de députés de la gauche radicale d’attendre 90 minutes avant de pouvoir prononcer jeudi devant l’Assemblée nationale son discours sur l‘état de la nation.
Les parlementaires du groupe des Combattants pour la liberté économique (EFF) protestaient contre la présence dans la salle du parlement du dernier président du régime d’apartheid, F.W. De Klerk.
Après près d’une heure d’incidents, le président de l’Assemblée nationale, Thandi Modise, a suspendu la séance en lançant au président des EFF : “Vous pensez jouir d’une liberté de parole sans limites pour nuire aux droits des autres, mais il s’agit en fait d’une perturbation” des travaux de l’Assemblée.
“Nous avons un meurtrier dans cette chambre, nous avons un homme qui a du sang de personnes innocentes (sur les mains) dans cette chambre,” a déclaré le leader de l’EFF, Julius Malema, avant de quitter la pièce avec les autres membres de son mouvement.
Âgé de 38 ans, toujours coiffé de son béret rouge de “commandant en chef” du mouvement, M. Malema a fondé les EFF en 2013 après son éviction du Congrès national africain (ANC) au pouvoir.
Il se présente comme le défenseur des plus démunis et prône la redistribution des richesses au profit de la majorité noire. Son parti dispose de 44 des 400 sièges de l’Assemblée nationale.
Dans son discours, le président Ramaphosa, 67 ans, a déclaré : “notre pays connaît des temps difficiles. Notre économie n’a pas crû à un taux satisfaisant depuis plus d’une décennie”.
“Nous devons rétablir nos finances publiques”
“Nous devons rétablir nos finances publiques”, a-t-il ajouté, tout en s’engageant à “ne pas abandonner le combat contre la corruption”.
Traditionnellement, les anciens présidents sont invités à ce discours du chef de l’Etat.
M. De Klerk a dirigé de 1989 à 1994 l’Afrique du Sud, où il a été remplacé par Nelson Mandela, le héros de la lutte contre l’apartheid et le premier président noir sud-africain démocratiquement élu.
Pur produit de l’apartheid, M. De Klerk a pourtant précipité la chute du régime raciste en libérant Nelson Mandela.
Il avait été à partir de 1994 l’un des deux vice-présidents du pays, au moment du gouvernement d’union nationale sous la présidence de Mandela, avant de quitter la vie politique en 1997.
AFP