Le mardi 23 juillet 2024, aux alentours de 17h, Mamoudou Babila Keita, journaliste et administrateur général du site inquisiteur.net, a évité de justesse une tentative d’arrestation à Kankan.
Mamoudou Babila Keita séjourne à l’intérieur du pays depuis le 9 juillet 2024, suivant le retour de sa mère de la Mecque. Le vendredi précédent, il avait quitté N’zérékoré pour un court séjour à Kankan, période pendant laquelle le chômage forcé imposé par le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) et son gouvernement battait son plein.
Lors de son passage à N’zérékoré, Mamoudou avait été invité par un groupe de jeunes leaders à partager ses observations sur la transition menée par le CNRD, soulignant les pratiques de corruption et de détournement qui la minent. Fort de cette expérience, il avait pris l’initiative personnelle d’organiser un débat similaire avec des jeunes à Kankan, où il perçoit une campagne de manipulation et de propagande menée par le CNRD auprès d’une jeunesse désœuvrée.
Cependant, cette initiative citoyenne a été brutalement interrompue. Mamoudou raconte qu’il a été surpris par une tentative d’arrestation, voire d’enlèvement, orchestrée par des hommes en uniforme. Alerté par une source sécuritaire, il a été conseillé de quitter immédiatement Kankan et surtout de ne pas emprunter la route de Conakry. Alors qu’il s’apprêtait à fuir, les agents, visiblement mandatés par les responsables de la transition, avaient déjà commencé à encercler la zone où il se trouvait.
Avec l’aide de ses amis, Mamoudou a réussi à échapper à cette situation périlleuse, abandonnant sa voiture et ses affaires personnelles, désormais sous la garde de ses proches. Il a exprimé sa gratitude envers ses informateurs et rassuré sa famille et ses soutiens qu’il se trouvait en lieu sûr.
« Merci à Dieu pour sa protection constante face aux démons qui veulent nourrir la transition par le sang des patriotes innocents mais insoumis à leur volonté utopique de s’éterniser au pouvoir dans le seul but de continuer à s’enrichir illicitement des ressources publiques, » a-t-il déclaré.
Mamoudou pose également des questions troublantes : « Est-ce un crime de critiquer la transition ? Est-ce un crime de donner son opinion en tant que citoyen ? Est-ce un crime de dénoncer la corruption et le détournement que le CNRD avait promis de combattre ? Est-ce un crime de parler de la violation des droits humains et du non-respect des engagements pris le 5 septembre 2021 ? »