Les forces de sécurité guinéennes déployées massivement à Conakry ont dispersé des rassemblements en cours de formation à plusieurs endroits de la capitale lundi matin, à l’aube d’une journée de mobilisation politique à hauts risques, a constaté un correspondant de l’AFP.
Aux premières heures d’une journée de mobilisation des opposants à un éventuel troisième mandat du président guinéen Alpha Condé, deux journalistes internautes ont fait état auprès d’un correspondant de l’AFP de deux jeunes blessés par balles dans un des quartiers de la capitale, sans que ces informations aient pu être confirmées par ailleurs.
Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), une coalition rassemblant des partis d’opposition, des syndicats et des membres de la société civile, a appelé les Guinéens à descendre dans la rue ce lundi à partir de 06H00 pour s’opposer à une révision de la Constitution évoquée par le pouvoir.
Elle permettrait à Alpha Condé, 81 ans, de se présenter fin 2020 pour un troisième mandat, alors que la Constitution en limite actuellement le nombre à deux.
La tension n’a cessé de monter ces derniers jours, avivant l’inquiétude dans un pays où les manifestations prennent communément une tournure violente. Les autorités ont fait arrêter une vingtaine de membres de la société civile et de l’opposition depuis samedi, selon le FNDC.
Les policiers et les gendarmes se sont déployés massivement dans la capitale, intervenant pour couper court à toute velléité de rassemblement, a constaté un correspondant de l’AFP.
A Cosa, un des quartiers chauds de la capitale et fief de l’opposition, les gendarmes ont tiré des grenades assourdissantes et lacrymogènes contre des partisans du FNDC qui commençaient à converger.
AFP