Les médecins internes des hôpitaux publics du Nigeria ont entamé mercredi une grève illimitée pour exiger le paiement de leurs arriérés de salaires et le remplacement des médecins partis à l’étranger, a annoncé leur syndicat.
Cette grève est menée par l’Association nationale des internes (Nard) qui représente 40% des médecins hospitaliers au Nigeria. Le syndicat a prévenu que la grève affecterait tous les hôpitaux publics du pays le plus peuplé d’Afrique.
La fin de la grève sera actée lorsque leurs revendications seront satisfaites, ont-ils prévenu, notamment le paiement des arriérés de salaire ou le remplacement des médecins qui ont quitté le pays pour travailler à l’étranger.
Le syndicat demande également l’amélioration des installations dans les hôpitaux publics. Cette grève intervient au moment où les habitants du pays font face à une grave détérioration de leur niveau de vie.
Les Nigérians sont en prises avec une inflation de plus de 22 %, un triplement du prix de l’essence et l’impact d’une forte dévaluation de la monnaie. Au pouvoir depuis deux mois, le président Bola Tinubu a mis fin à la subvention des carburants qui maintenait les prix de l’essence à un niveau artificiellement bas mais siphonnait les caisses publiques.
Il a également laissé flotter la monnaie afin d’attirer davantage d’investissements étrangers. Les économistes considèrent que ces politiques sont positives à long terme, mais les réformes ont durement touché les Nigérians, dont déjà près de la moitié vit dans l’extrême pauvreté.
AFP