Le président sud-africain a été exonéré de l’accusation de s’être mal comporté et d’avoir trahi l’honneur de sa fonction, dans un scandale lié à un cambriolage qui a failli lui coûter son poste l’an dernier, a annoncé vendredi la médiatrice de la République.
Le scandale a éclaté en juin 2022 lorsque l’ex-chef du renseignement a porté plainte en accusant Cyril Ramaphosa d’avoir dissimulé le vol en 2020 de liasses de dollars dénichées par des cambrioleurs sous les coussins d’un canapé d’une de ses propriétés.
La police, mais aussi la médiatrice Kholeka Gcaleka, avaient alors ouvert des enquêtes. M. Ramaphosa était aussi accusé dans la plainte d’avoir acheté le silence de cambrioleurs tombés sur ces sommes, lui valant des soupçons de blanchiment et corruption.
La médiatrice, aussi appelé protectrice publique, a déterminé que dans cette affaire le comportement de M. Ramaphosa, 70 ans, n’était pas contraire à la Constitution.
« Au regard des normes imposées par le code d’éthique de l’exécutif, il n’existe aucune base permettant de conclure que le président a enfreint » les dispositions pertinentes de la loi, « y compris pendant la période qui a suivi le vol présumé de dollars », a déclaré Kholeka Gcaleka devant la presse à Pretoria.
Le bureau du protecteur public est une institution indépendante, prévue par la Constitution, qui doit enquêter et signaler toute faute ou malversation au sein du gouvernement « sans crainte, faveur ou préjugé ». Il n’a cependant pas le pouvoir d’engager des poursuites.
M. Ramaphosa a toujours démenti toute malhonnêteté dans cette affaire, déclarant que l’argent, soit 580.000 dollars en espèces, provenait de la vente de buffles de son élevage. L’an dernier, une commission parlementaire avait estimé qu’il avait « pu comettre » des « violations et fautes » dans cette affaire.
Le Parlement avait par la suite décidé de ne pas engager de procédure de destitution qui aurait pu l’obliger à quitter ses fonctions. M. Ramaphosa, ancien dirigeant syndical devenu un magnat des affaires après l’apartheid, a pris la tête de l’Afrique du Sud en 2018, promettant une « aube nouvelle » après le mandat entaché de scandales de son prédécesseur Jacob Zuma.
AFP