Le Premier ministre malien a jugé vendredi à Ouagadougou que « la démocratie vient après la sécurité », invitant les populations du Mali et du Burkina Faso à soutenir leurs armées dans la lutte contre les groupes jihadistes qui frappent les deux pays dirigés par des juntes militaires.
« Nous avons décidé de (…) lutter pour la paix des populations, leur donner la sécurité physique, alimentaire, éducationnelle, sanitaire et autres, parce que sans sécurité, il n’y a pas de démocratie, la démocratie vient après la sécurité », a déclaré Choguel Kokalla Maïga à la sortie d’un conseil conjoint de ministres burkinabè et maliens.
Il a ajouté que les deux pays allaient se « donner la main » et « soutenir » leurs « armées pour aller de l’avant », car « ce sont elles seules qui peuvent restaurer la souveraineté et la confiance en nos populations. Une fois qu’on a cela, le reste va suivre ».
Son homolgue burkinabè, Apollinaire Kyélem de Tambela, a lui affirmé que le conseil des ministres conjoint avait permis de « baliser le terrain en vue de réaliser les rêves de nos populations » et de « voir comment nous allions poser les jalons pour la fédération des deux pays, des deux peuples ». M. Kyélem avait lancé son idée de créer une « fédération » entre le Mali et le Burkina lors d’une visite à Bamako début février.
« Dans cette perspective, une grande commission mixte va bientôt se réunir à Bamako », a-t-il annoncé. Le Burkina Faso, théâtre de deux coups d’Etat militaires en 2022, est pris depuis 2015 dans la spirale de la violence jihadiste apparue au Mali quelques années auparavant et qui s’est étendue au delà de ses frontières.
Le nouveau pouvoir issu du dernier coup d’Etat du 30 septembre 2022, mené par le capitaine Ibrahim Traoré, a obtenu le départ des 400 soldats français des forces spéciales de l’opération Sabre basés à Ouagadougou.
Un scénario qui rappelle celui du Mali où le régime issu de deux coups d’Etat en 2020 et 2021 a poussé les militaires français de la force Barkhane vers la sortie. Choguel Maïga, arrivé jeudi à Ouagadougou, assistera samedi à la cérémonie d’ouverture du Festival panafricain du cinéma et de la télévision (Fespaco), dont le Mali est le pays invité d’honneur.
AFP