Le prix de l’essence a bondi depuis mercredi de près de 30% et celui du diesel de près de 40% en Ethiopie, après la suppression par les autorités d’une partie des subventions aux carburants, dans un pays déjà en proie à une inflation galopante.
Le litre d’essence coûte désormais 47,83 birr (0,89 euro) contre 36,87 birr auparavant, soit une hausse de 29,7%. Celui du diesel s’affiche désormais à 49,02 birr (0,91 euro) contre 35,43 (+38,3%), selon les nouveaux prix communiqués par le ministère du Commerce.
« Le nouvel ajustement des prix du carburant sera effectif (ce) mercredi et jusqu’au 6 août », indique le ministère dans un communiqué diffusé par les médias publics, semblant indiquer qu’une nouvelle réévaluation aura lieu à cette date.
« Si les prix du carburants correspondaient aux prix mondiaux actuels, le litre de diesel coûterait 91,23 birr (1,70 euro) et celui d’essence 82,07 birr (1,53 euro). Mais en raison de la situation du pays, le gouvernement continue de couvrir 75% de la différence, tandis que les 25% restants sont transférés au consommateur », explique le ministère.
Malgré la hausse des prix des produits pétroliers sur les marchés internationaux, « le gouvernement n’a jusqu’ici procédé qu’à des hausses des prix des carburants n’excèdant pas 10%, en raison des conditions de vie de la population », souligne-t-il.
Or, pour éviter d’endetter le pays, les hausses auraient dû être répercutées au consommateur, estime le ministère, pointant le déficit de 10 milliards de birr (187 millions d’euros) du Fonds pétrolier. L’inflation sur 12 mois dépasse les 30% depuis un an en Ethiopie et tourne autour des 35% depuis six mois, la hausse des prix des seuls produits alimentaires dépassant les 40% sur 12 mois depuis février.
La hausse mondiale des cours des produits pétroliers et des céréales a également fait fondre les réserves en devises du pays, très largement importateur. Dans son rapport macro-économique sur le 1er trimestre 2022, le fonds d’investissement éthiopien Cepheus capital souligne qu’en décembre, les réserves en devises de la banque centrale éthiopienne étaient « au plus bas depuis plus d’une décennie, représentant environ un mois d’importation ».
Les importations de produits pétroliers sur les neuf premiers mois de l’année fiscale 2021-2022 ont augmenté de 75% en valeur (à 2,2 mds de dollars) par rapport à la même période de l’année précédente et ceux des céréales de 121% (à 1,8 mds), souligne Cepheus.
AFP