L’émissaire des Nations unies pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, est à Rabat lundi pour rencontrer des responsables marocains, mais a renoncé à une visite prévue dans le territoire disputé, a indiqué l’ONU.
« L’envoyé personnel du secrétaire général pour le Sahara occidental se trouve à Rabat afin de rencontrer des officiels marocains », a déclaré à New York le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric. Selon des médias marocains, M. de Mistura est arrivé samedi au Maroc. « Il a décidé de ne pas procéder à une visite au Sahara occidental pendant son voyage, mais il espère le faire lors de prochaines visites dans la région », a ajouté M. Dujarric.
Lors d’une conférence de presse vendredi, à la veille du départ de M. Mistura pour Rabat, le porte-parole de l’ONU avait précisé qu’il avait l’intention de se rendre au Sahara occidental durant son séjour. Aucune explication n’a été donnée au renoncement du haut diplomate italo-suédois mais selon des sources proches du dossier, les autorités marocaines avaient exprimé des réserves à un tel déplacement lors de la précédente visite de M. de Mistura au mois de janvier.
La visite de l’émissaire onusien n’a pas été annoncée officiellement à Rabat. « Les visites de l’envoyé personnel visent à faire avancer le processus politique sur le Sahara occidental », a souligné lundi M. Dujarric. Vendredi, le porte-parole de l’ONU avait fait savoir que M. de Mistura comptait rencontrer « tous les acteurs concernés dans la région dans les jours à venir ».
« Ce qu’il cherche, c’est comment nous pouvons faire avancer le dialogue dans le contexte des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité », avait-il dit.
La question du Sahara occidental, ex-colonie espagnole considérée comme un « territoire non autonome » par l’ONU, oppose depuis des décennies le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger. Rabat, qui contrôle près de 80% de ce territoire, propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté.
Le Polisario réclame un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU, prévu lors de la signature en 1991 d’un cessez-le feu mais jamais concrétisé. Nommé en novembre, Staffan de Mistura avait effectué en janvier sa première tournée dans la région, qui l’avait conduit à Rabat, en Mauritanie, à Alger et à Tindouf en Algérie pour y rencontrer le Polisario.
AFP