Quarante-quatre ex-Casques bleus originaires du Tigré, région du nord de l’Ethiopie en proie à une guerre meurtrière, sont arrivés dans l’est du Soudan après y avoir demandé l’asile, a constaté un correspondant de l’AFP.
Le mois dernier, plus de 500 Casques bleus tigréens déployés dans dans la région pétrolière d’Abyei, disputée entre le Soudan et le Soudan du Sud, ont demandé l’asile politique au Soudan, craignant pour leur sécurité en cas de retour dans leur pays, ont indiqué certains d’entre eux à l’AFP.
Dimanche, un membre de l’agence soudanaise pour les réfugiés a confirmé qu’au terme de leur mission onusienne, plusieurs centaines de militaires éthiopiens ont déposé des demandes d’asile dans son pays. « Les arrivées de demandeurs d’asile seront quotidiennes jusqu’à ce que tous (les Casques bleus) obtiennent l’asile au Soudan », a déclaré ce responsable soudanais qui a souhaité conserver l’anonymat.
Un correspondant de l’AFP a pu constater le transfert des anciens Casques bleus vers le camp de déplacés d’Oum Gargour, dans l’est du Soudan. Depuis 2012, 5000 Casques bleus éthiopiens sont déployés dans la région d’Abyei dans le cadre d’une mission de maintien de la paix de l’ONU.
En 2020 déjà, 120 soldats éthiopiens originaires du Tigré et déployés au Darfour, dans l’ouest du Soudan, dans le cadre d’une mission de maintien de la paix avaient été transférés au camp de déplacés d’Oum Gargour après avoir demandé l’asile au Soudan.
Le mois dernier, le ministère éthiopien de la Défense avait assuré que les Casques bleus éthiopiens originaires du Tigré refusant de rentrer en Ethiopie après leur mission onusienne étaient victimes des « propagande » et « mensonges » des rebelles tigréens. Des Casques bleus éthiopiens ont assuré à l’AFP craindre pour leur sécurité, un officier déclarant que certains d’entre eux avaient été arrêtés ou tués en Ethiopie.
La région du Tigré, dans l’extrême nord de l’Ethiopie, est depuis novembre 2020 le théâtre d’un conflit opposant le gouvernement fédéral aux rebelles du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF). Depuis le début du conflit au Tigré, le Soudan a accueilli plusieurs dizaines de milliers de réfugiés éthiopiens sur son sol.
AFP