Le médiateur ouest-africain pour le Mali, le Nigérian Goodluck Jonathan, est arrivé jeudi à Bamako pour rencontrer des responsables de la junte militaire en pleine discussion sur le délai de retour à la vie civile, a constaté un journaliste de l’AFP.
L’ancien président nigérian doit séjourner jeudi et vendredi dans la capitale malienne où il rencontrera notamment le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta. Dans un document que l’AFP a pu consulter jeudi, un comité technique de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) propose l’organisation d’élections dans un délai de 12 ou 16 mois, avec l’aide d’une Autorité indépendante de gestion des élections (Aige).
Le scénario dans lequel les élections et le retour à la vie civile auront lieu dans 12 mois, porterait donc la période de transition sous contrôle militaire à 30 mois depuis le coup d’Etat de 2020, au lieu des cinq années mises en avant par la junte. Mardi, le médiateur nigérian avait appelé à une transition démocratique dans « les plus brefs délais », au lendemain de l’approbation d’un plan permettant à la junte militaire de rester au pouvoir pendant cinq ans.
L’organe législatif au Mali, contrôlé par les militaires depuis le coup d’Etat d’août 2020, avait entériné lundi une période de transition pouvant aller jusqu’à cinq ans avant des élections et un retour des civils à la tête du pays. M. Jonathan avait estimé mardi que la Cédéao pourrait ne pas accepter ce délai de cinq ans. « Nous allons poursuivre les négociations avec eux (la junte militaire) et faire en sorte qu’ils réduisent cette durée », avait-il dit.
Le Mali, pays pauvre et enclavé au coeur du Sahel, a été le théâtre de deux coups d’Etat militaires en août 2020 et en mai 2021. La crise politique va de pair avec une grave crise sécuritaire en cours depuis 2012 et le déclenchement d’insurrections indépendantiste et jihadiste dans le nord.
AFP