Six soldats, quatre Nigérians et deux Nigériens, ont été tués lors d’une opération de ratissage qui a également fait 22 morts côté jihadistes, a annoncé vendredi la force multinationale opérant dans le bassin du lac Tchad, repaire de Boko Haram et du groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap).
Cette opération conjointe menée « du 1er au 21 décembre 2021 » en territoire nigérian par les militaires du Nigeria et du Niger « avait pour objectif d’annihiler les projets d’actions terroristes des groupes Boko Haram et Etat Islamique en Afrique de l’Ouest », sur les deux territoires, a indiqué dans un communiqué la Force multinationale mixte (FMM), qui associe Nigeria, Tchad, Cameroun et Niger.
« Au terme de cette opération, on déplore malheureusement des pertes amies: côté nigérien, deux morts et douze blessés légers. Côté nigérian, quatre morts et onze blessés légers », précise la FMM. La force affirme avoir « neutralisé (tué) au moins vingt-deux terroristes », détruits quatre de leurs véhicules, brûlé des motos et récupéré des fusils AK 47.
En outre, « un emplacement de tirs d’artillerie (pointée) en direction de la ville de Diffa » au Niger, a été « découvert et détruit », assure-t-elle. Diffa, grande ville du sud-est du Niger, très proche du Nigeria, a abrité le 18 décembre les festivités du 63e anniversaire de la république du Niger, en présence du président Mohamed Bazoum.
Selon la force, l’opération conjointe a été « un succès » grâce à « l’action combinée des forces terrestres et aériennes nigéro-nigérianes » et « l’appui déterminant des partenaires américains ». Sa première phase a été menée du 1er au 10 décembre dans la zone de Malam Fatori (Nigeria) et la seconde, du 11 au 21 décembre, a permis de déloger les « terroristes » des zones nigérianes d’Arege, Gashiger, Asaga et Kamagunma, détaille le communiqué.
Fin novembre, la force régionale avait tué 13 jihadistes de Boko Haram lors d’une précédente opération de ratissage aux alentours de Diffa, dans une zone abritant « un réseau complexe de financement des activités terroristes mis en place par Boko Haram ». La dernière grande offensive jihadiste au Niger a visé fin août l’armée nigérienne dans la localité de Baroua, tuant 16 soldats.
Une cinquantaine de « terroristes » y ont été tués, selon un bilan officiel. Boko Haram, né au Nigeria voisin, avait mené sa toute première attaque au Niger le 6 février 2015, à Bosso sur les rives du Lac Tchad. Le Niger fait également face dans sa partie ouest, aux attaques de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et l’Etat islamique au Sahel.
AFP