Deux explosions ont ciblé dimanche un camp de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) à Gao, dans le nord du pays, occasionnant des dégâts matériels, ont constaté des journalistes de l’AFP présents sur place.
Il y a eu quatre impacts sur le camp et des dégâts matériels uniquement, selon l’armée française qui n’a pas précisé l’origine des explosions. Mais une source proche de la Minusma à Gao a déclaré à un correspondant de l’AFP que « ce sont des tirs de mortier lancés essentiellement du nord du camp » et qui ont laissé « quelques impacts avec des traces à l’intérieur ».
Les explosions, à 05H45 GMT, ont fait vibrer les baraquements et poussé les militaires à se réfugier dans des abris pendant deux heures. Il y a eu également « des tirs de mortier » sur les camps de la Minusma samedi à Kidal et à Ansongo, dans le nord du pays, a dit l’AFP Myriam Dessables, directrice de la communication de la Minusma. Elle a précisé que ces tirs n’ont pas fait de dégâts.
Ces incidents surviennent alors que la réorganisation de la présence militaire française au Mali est en cours avec la fin programmée de l’opération Barkhane. Le plan français prévoit une évacuation de Kidal, Tessalit et Tombouctou pour recentrer les effectifs autour de Gao et Ménaka, plus près de la « zone des trois frontières », aux confins du Niger et du Burkina Faso.
Le Mali est le théâtre depuis 2012 des opérations de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique, ainsi qu’aux violences de toutes sortes perpétrées par des milices autoproclamées d’autodéfense et des bandits. Les forces régulières sont elles-mêmes accusées d’exactions.
Les violences parties du nord en 2012 se sont propagées au centre, puis au Burkina Faso et au Niger voisins. Elles ont fait des milliers de morts civils et militaires, et des centaines de milliers de déplacés, malgré le déploiement de forces onusiennes, françaises et africaines. La prise du pouvoir à Bamako par des militaires à la faveur d’un putsch en 2020 n’a pas enrayé la spirale de violences.
AFP