La mort d’un conducteur de taxi-moto, après collision avec un véhicule d’une équipe de lutte contre Ebola, a paralysé mardi les activités commerciales et celles de la riposte contre la maladie à Butembo dans l’est de la République démocratique du Congo.
« Une jeep de la riposte contre Ebola a percuté accidentellement un motard qui a été tué sur place. Ses camarades ont jeté des pierres sur l’hôpital, lorsqu’ils ramenaient le corps à la morgue », a déclaré à l’AFP le Dr Chrisostome Shako de l’hôpital général de Matanda à Butembo (Nord-Kivu, est).
Le médecin a estimé que « ces incidents vont impacter négativement les activités de riposte » craignant que les équipes de lutte contre Ebola ne soient la cible d’attaques des conducteurs de taxi-motos.
L’épidémie d’Ebola déclarée le 1er août dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri a fait au total 1.045 morts, d’après le dernier bilan du ministère de la Santé daté de lundi.
« Toutes les activités dans la ville de Butembo ont été paralysées à cause de cet accident d’un motocycliste et un véhicule de la riposte contre Ebola », a confirmé le colonel Paul Polo Ngoma, chef de la police de Butembo.
« Des patrouilles mixtes de la police et de l’armée sont déployées pour sécuriser la population et leurs biens », a indiqué l’officier.
Celà fait trois jours consécutifs que les activités de la lutte contre Ebola se déroulent au ralenti à cause de l’insécurité enregistrée à Butembo (un carrefour commercial) qui cible particulièrement des équipes de la riposte.
Le ministre congolais de la Santé le Dr Oly Ilunga avait prévenu que chaque fois qu’il y aurait perturbation des activités de la riposte, il faudrait s’attendre à une flambée du nombre de nouveaux cas et du nombre de décès.
L’actuelle épidémie d’Ebola est la dixième enregistrée sur le sol congolais depuis 1976. Elle est la deuxième plus grave après celle qui a touché l’Afrique de l’ouest en 2014 (avec plus de 11.000 morts en Guinée, Sierra Leone et au Liberia principalement).
AFP