Les membres du gouvernement congolais ont déposé lundi devant la Cour suprême de justice leurs déclarations de patrimoine, répondant à une exigence constitutionnelle, a constaté un journaliste de l’AFP.
Conduits par leur chef, le Premier ministre Anatole Collinet Makosso, 32 des 38 membres du gouvernement ont remis leurs déclarations au premier président de la Cour suprême, Henri Bouka. Ils ont tous juré que leurs déclarations étaient « exactes et sincères ». Leur contenu n’a pas été dévoilé au cours de cette audience publique, tenue en présence de la presse.
« Je m’engage à garder la confidentialité (de vos déclarations de patrimoine) jusqu’à la cessation de vos activités », a déclaré Henri Bouka, après avoir scellé chaque déclaration, dont une copie du récépissé a été remise à chacun des intéressés.
« Une copie de ce même récépissé sera gardée ici à la Cour suprême et une autre sera transmise au secrétariat général du gouvernement pour insertion dans le Journal officiel », a encore indiqué M. Bouka. Une disposition de la Constitution adoptée en 2015 fait obligation aux citoyens congolais élus ou nommés à de hautes fonctions de déclarer leurs biens, trois mois après la prise des fonctions, puis après la cessation de celles-ci.
« C’est d’abord un acte de responsabilité, un engagement à la sincérité, à l’humilité et à la probité. C’est à cela que le peuple nous a astreints », a déclaré à la presse Anatole Collinet Makosso. « Le délai de déclaration des biens est dépassé pour le gouvernement qui doit briller par l’exemplarité. Il aurait dû le faire depuis le 18 août », parce qu’il est entré en fonctions trois mois plus tôt, a réagi auprès de l’AFP l’opposant Clément Miérassa.
« Cette déclaration a lieu plutôt trois mois après la notification par la Cour suprême. Lorsque nous avions voulu interpréter littéralement la loi (…) la Cour suprême nous a demandé d’attendre sa notification. C’est ce qui a été fait. Nous sommes dans les délais », a rétorqué le chef du gouvernement. La déclaration de patrimoine vise à lutter contre la corruption, un fléau décrié à tous les échelons de l’administration.
AFP