Les voiries de Conakry, entretenues il y a à peine un mois, ont aussitôt besoin d’être réparées. Elles sont toutes défoncées et inondées. Les citoyens ont crié à gorge déployée mais personne pour les écouter. Le ministère des travaux publics a plutôt brillé par son silence coupable.
En tentant de feinter les nids de poule, c’est un minibus transportant de l’eau minérale, qui a terminé sa course dans un trou à Sonfonia, creusé par la forte pluie qui s’est abattue sur Conakry ces derniers jours. Toutes les tentatives pour le sortir de là, sont vouées à l’échec. Désormais, seule la grue ou un autre véhicule peut le tirer d’affaires. Le chauffeur Amadou Oury Diallo est dans une angoisse.
« Je suis rentré dans un trou que j’ignorai son existence et voilà maintenant je me suis retrouvé dedans au fond même. Si on ne m’enlève pas ici, le véhicule ne peut pas être poussé par des personne sauf par un autre angine » regrette-t-il.
Comme celui-ci, ils sont nombreux ces conducteurs à laisser leurs véhicules et perdre leurs journées de travail sur ces routes défoncées et inondées, témoigne un autre citoyen.
« J’ai fait 02h entre kabgelen et sonfonia ici. Tout ça à cause de la dégradation de la route qu’on réparée même pas un mois, c’est vraiment dommage qu’on dépense de l’argent sans un bon résultat. »
De Sonfonia à ENTA en passant par Kabgelen, Kissosso, et autres coins de la capitale, les nids de poule ont laissé place aux trous béants. C’est un vrai gâchis, de l’amateurisme, de l’irresponsabilité des entreprises contractantes et le silence radio du ministère des travaux publics qui ont plongé les usagers dans ce calvaire.
Nous avons interrogé un expert en travaux publics, sur la durée de vie éphémère de ces routes.
« la mauvaise préparation de la surface avant d’appliquer le bitume, la mauvaise formulation de l’enrobé, le mauvais compactage sont les principales causes » explique-t-il. Il dément catégoriquement l’argument phare des dirigeants qui soutiennent qu’on ne peut pas faire le bitumage en saison des pluies.
Sur l’autoroute Fidèle Castro, le carrefour de Kissosso symbolise les routes dégradées de la Capitale. Pendant les heures de pointe, des longues files d’attentes sont créés de part et d’autre. Ceux qui ne veulent ou ne peuvent pas attendre, rebroussent chemin ou prennent le sens inverse avec tout le risque que cela engendre.
Boubacar Barry